Quand je te dis adieu, pour m’en venir ici
Quand je te dis adieu, pour m’en venir ici,
Tu me dis, mon La Haye, il m’en souvient encore :
Souvienne-toi, Bellay, de ce que tu es ore,
Et comme tu t’en vas, retourne-t’en ainsi.Et tel comme je vins, je m’en retourne aussi :
Hormis un repentir qui le coeur me dévore,
Qui me ride le front, qui mon chef décolore,
Et qui me fait plus bas enfoncer le sourcil.Ce triste repentir, qui me ronge et me lime,
Ne vient (car j’en suis net) pour sentir quelque crime,
Mais pour m’être trois ans à ce bord arrêté :Et pour m’être abusé d’une ingrate espérance,
Qui pour venir ici trouver la pauvreté,
M’a fait (sot que je suis) abandonner la France.
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Joachim DU BELLAY
Joachim du Bellay est un poète français né vers 1522 à Liré en Anjou, et mort le 1er janvier 1560 à Paris. Sa rencontre avec Pierre de Ronsard fut à l’origine de la formation de la « Pléiade », groupe de poètes auquel Du Bellay donna son manifeste, « la Défense et illustration de la langue... [Lire la suite]
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- D'un vanneur de blé aux vents
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- Seigneur, je ne saurais regarder d'un bon...
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- Si onques de pitié ton âme fut atteinte
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- C'était ores, c'était qu'à moi je devais... (6)
- Sire, celui qui est a formé toute essence (5)
- Ô beaux cheveux d'argent mignonnement retors (5)
Fleurs d’épine
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En ce jour printanier, je vois trois fleurs ici :
C’est la fleur du passé qui fleurit à sa guise,
Le temps lui appartient, la vie lui est acquise,
Elle qui des hasards n’est plus à la merci.
La fleur de l’avenir, un genre de souci,
Montre des tons changeants, comme mes entreprises ;
De ce joli printemps, d’autres fleurs sont éprises,
Mais celle-ci est sombre, et son fruit l’est aussi.
Or, la fleur du présent, c’est celle de la vigne
Sur qui j’avais jadis composé quelques lignes,
Elle fait l’agrément de ce petit terrain.
Signes d’une promesse ou bien d’une menace,
Fleurs des trois horizons, je vous parle à voix basse,
Puis à Saturne aussi, votre noble parrain.