Quand celle j’oy parler qui pare nostre France
Quand celle j’oy parler qui pare nostre France,
Lors son riche propos j’admire en escoutant ;
Et puis s’elle se taist, j’admire bien autant
La belle majesté de son grave silence.S’elle escrit, s’elle lit, s’elle va, s’elle dance,
Or je poise son port, or son maintien constant,
Et sa guaye façon ; et voir en un instant
De çà de là sortir mille graces je pense.J’en dis le grammercis à ma vive amitié,
De quoy j’y vois si cler ; et du peuple ay pitié :
De mil vertus qu’il voit en un corps ordonnees,La dixme il n’en voit pas, et les laisse pour moy :
Certes j’en ay pitié ; mais puis apres je voy
Qu’onc ne furent à tous toutes graces donnees.
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Etienne de LA BOETIE
Étienne de La Boétie, né à Sarlat le 1er novembre 1530 et mort à Germignan, dans la commune du Taillan-Médoc, près de Bordeaux le 18 août 1563, était un écrivain français. Fils d’un lieutenant particulier du sénéchal du Périgord, et d’une famille de magistrats, Étienne de la Boétie grandit dans un milieu éclairé.... [Lire la suite]
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Deux étions qui aimions nous tenir auprès d'elle,
D'abord notre bon sens a dû s'en estourbir.
Elle, muse, sirène, antilope, hirondelle,
Ce qu'elle nous fit voir on aima le subir.
Faisant trembler les corps dans un ardent désir,
Distillant chaque jour une phrase nouvelle,
Elle nous mit au lieu où l'on ne sait choisir...
Hélas, sur ses portraits, comme je la vois belle !
C'est sur la poésie que mon explication
A porté, même si tu as la tentation
De penser que je fais le portrait d'une muse.
Muse sans poésie, ce ne serait qu'un jeu,
Poésie sans la muse aurait bien faible enjeu.
Il est des mythes dont jamais nul ne s'abuse.