Qu’en avez-vous fait ?
Vous aviez mon coeur,
Moi, j’avais le vôtre :
Un coeur pour un coeur ;
Bonheur pour bonheur !Le vôtre est rendu,
Je n’en ai plus d’autre,
Le vôtre est rendu,
Le mien est perdu !La feuille et la fleur
Et le fruit lui-même,
La feuille et la fleur,
L’encens, la couleur :Qu’en avez-vous fait,
Mon maître suprême ?
Qu’en avez-vous fait,
De ce doux bienfait ?Comme un pauvre enfant
Quitté par sa mère,
Comme un pauvre enfant
Que rien ne défend,Vous me laissez là,
Dans ma vie amère ;
Vous me laissez là,
Et Dieu voit cela !Savez-vous qu’un jour
L’homme est seul au monde ?
Savez-vous qu’un jour
Il revoit l’amour ?Vous appellerez,
Sans qu’on vous réponde ;
Vous appellerez,
Et vous songerez !…Vous viendrez rêvant
Sonner à ma porte;
Ami comme avant,
Vous viendrez rêvant.Et l’on vous dira :
« Personne !… elle est morte. »
On vous le dira ;
Mais qui vous plaindra ?
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Marceline DESBORDES-VALMORE
Marceline Desbordes-Valmore, née à Douai le 20 juin 1786 et morte à Paris le 23 juillet 1859, est une poétesse française. Elle est la fille d’un peintre en armoiries, devenu cabaretier à Douai après avoir été ruiné par la Révolution. À la fin de 1801, après un séjour à Rochefort et à Bordeaux, Marceline et sa mère... [Lire la suite]
Ah!Marceline Desbordes;
Valmore!
elle a plus parlé avec son coeur, qu'elle n'a écrit avec sa plume. sur ce bijou.