Pour veiner de son front
Pour veiner de son front la pâleur délicate,
Le Japon a donné son plus limpide azur ;
La blanche porcelaine est d’un blanc bien moins pur
Que son col transparent et ses tempes d’agate ;Dans sa prunelle humide un doux rayon éclate ;
Le chant du rossignol près de sa voix est dur,
Et, quand elle se lève à notre ciel obscur,
On dirait de la lune en sa robe d’ouate ;Ses yeux d’argent bruni roulent moelleusement ;
Le caprice a taillé son petit nez charmant ;
Sa bouche a des rougeurs de pêche et de framboise ;Ses mouvements sont pleins d’une grâce chinoise,
Et près d’elle on respire autour de sa beauté
Quelque chose de doux comme l’odeur du thé.
Poème préféré des membres
Aucun membre n'a ajouté ce poème parmi ses favoris.
Commentaires
Rédiger un commentaire
Théophile GAUTIER
Pierre Jules Théophile Gautier est un poète, romancier, peintre et critique d’art français, né à Tarbes le 30 août 1811 et mort à Neuilly-sur-Seine le 23 octobre 1872 à 61 ans. Né à Tarbes le 30 août 1811, le tout jeune Théophile garde longtemps « le souvenir des montagnes bleues ». Il a trois ans lorsque sa famille... [Lire la suite]
- J'ai laissé de mon sein de neige
- À Claudius Popelin (Sonnet II)
- Les Deux Âges
- Albertus, 13 - CXXI à CXXII
- Montée sur le Brocken
- Épigraphes placées en tête de "Daniel...
- La Mort dans la vie - Chapitre 5
- En allant à la Chartreuse de Miraflorès
- La Mort dans la vie - Chapitre 8
- Oui, Forster, j'admirais ton oreille...
Spectres subtils
----------
Ce modeste fantôme a des moeurs délicates,
J’entends les battements de son grand coeur d’azur ;
Son âme est un nuage en un firmament pur,
Je n’entends aucun son quand de rire il éclate.
Ses compagnons, ce sont des êtres disparates,
Les uns sont affaiblis et les autres sont durs ;
Ils boivent des demis dans leur manoir obscur,
Cependant quelques-uns préfèrent le picrate.
De les exorciser s’efforce vainement
Un franciscain batave (et par ailleurs charmant) ;
Il se console avec un alcool de framboise.
Avec lui trinquera la démone chinoise
Qui jadis lui apprit le goût de la beauté ;
Mais elle ne prendra qu’une tasse de thé.
Les pleurs d’Agathe
L’intention du garçon n’étant pas délicate,
On a vu se troubler son beau regard d’azur.
C’était fort à prévoir tant elle a le cœur pur,
Que cette moquerie ferait pleurer Agathe.
Plus elle est abattue, plus l’agresseur s’éclate.
Comment peut-on avoir, le palpitant si dur,
L’esprit aussi vicieux, si méchant, si obscur,
Pour ainsi se railler de l’élève qui boite ?
Il la sait infirme suite au déferlement
De haine des Hutus, il sait également
Qu’elle a vu ses parents succomber dans leur case.
Non content de ses pleurs, maintenant il la toise,
L’appelle « La négresse » et cherche à la tâter,
Heureusement un flic parvient à l’arrêter.
misquette.wordpress.com