Poète noir
Poète noir, un sein de pucelle
te hante,
poète aigri, la vie bout
et la ville brûle,
et le ciel se résorbe en pluie,
ta plume gratte au coeur de la vie.Forêt, forêt, des yeux fourmillent
sur les pignons multipliés ;
cheveux d’orage, les poètes
enfourchent des chevaux, des chiens.Les yeux ragent, les langues tournent
le ciel afflue dans les narines
comme un lait nourricier et bleu ;
je suis suspendu à vos bouches
femmes, coeurs de vinaigre durs.
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pablonaudet, PhulanKile, VictorNerudisto et Emanon ont ajouté ce poème parmi leurs favoris.
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Antonin ARTAUD
Antonin Artaud, né Antoine Marie Joseph Paul Artaud, à Marseille (Bouches-du-Rhône), le 4 septembre 1896 et mort à Ivry-sur-Seine le 4 mars 1948, est un poète, acteur et théoricien du théâtre français. Inventeur du concept du « théâtre de la cruauté » dans « Le Théâtre et son Double », Artaud aura... [Lire la suite]
Fleur de sable
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J’aime la nuit, qui me sert de manteau,
Je m’y blottis en attendant l’aurore ;
Quand cette friche au grand soleil se dore,
Je me rendors pour des rêves nouveaux.
Avec l’iris j’échange quelques mots,
Avec la rose, avec la mandragore ;
Nous commentons la vie de Pythagore
Qui nous aimait mieux que les animaux.
Nous délassons nos âmes nonchalantes
Et nos esprits, dont la démarche est lente,
En observant les nuages sereins.
Nous t’aimons bien, je veux que tu le saches ;
Les jolies fleurs dans une peau de vache,
Ce n’est pas nous, ce sont les romarins.