Poème 'Plumes' de Paul ÉLUARD dans 'Les Animaux et leurs hommes, les hommes et leurs animaux'

Plumes

Paul ÉLUARD
Recueil : "Les Animaux et leurs hommes, les hommes et leurs animaux"

Les Hommes et leurs animaux

L’homme voudrait être sorti
D’un fouillis d’ailes.
Très haut, le vent coule en criant
Le long d’une aile.

Mais la mère n’était pas là
Quand le nid s’envola,
Mais le ciel battait de l’aile
Quand le nid s’envola.

Et, désespoir du sol,
L’homme est couché dans ses paroles,
Au long des branches mortes,
Dans des coquilles d’œufs.

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Commentaires

  1. Un carnassier végétarien
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    Le roi récolte des légumes
    Pour lui-même et pour ses petits ;
    Et de jolis fruits assortis,
    Doux et légers comme des plumes.

    Gentils carnassiers que voilà,
    De chez eux, des chansons s'envolent,
    Je n'en saisis pas les paroles,
    Mais ça rime avec « Tralala ».

    Le roi dans les bois de sinople
    Ce soir est humblement perché ;
    La reine est allée lui chercher
    Un diadème à Constantinople.

  2. Oiseau dévastateur
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    S’il passe par chez toi, les dégâts seront lourds,
    Il brisera le mur où sont les hirondelles ;
    Elles tremblent au son de ses battements d’ailes,
    Un pareil prédateur est pire qu’un vautour.

    Elles implorent Dieu, qui souvent fait le sourd,
    Car il veut, de la sorte, éprouver ses fidèles ;
    L’oiseau cent fois maudit frappe une citadelle
    Dont je vois s’écrouler la muraille et la tour.

    Qui nous délivrera de ce monstre farouche ?
    Quel habile tireur dans ce corps fera mouche ?
    Peut-être faudrait-il qu’il fût un oiseleur.

    De vaincre, cependant, l’espérance est ténue,
    Même en mettant à prix la peau du harceleur ;
    De ce long cauchemar la fin reste inconnue.

  3. Comte à plumes
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    Ce seigneur vint de l’autre rive,
    Un vent du Ponant le portait ;
    Sa douce oiselle l’escortait,
    Très sage et nullement craintive.

    Même sans humeur combative,
    La vie, sans crainte, il affrontait ;
    L’argent jamais il ne comptait,
    Le laissant fuir comme une eau vive.

    N’ayant nul désir de grandeur,
    Ce bel oiseau se laissait vivre,
    Armé d’humour et de candeur.

    Aujourd’hui, voilà qu’il nous livre
    Quelques pensées sans profondeur ;
    C’est ce qu’il fait quand il est ivre.

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Paul ÉLUARD

Portait de Paul ÉLUARD

Paul Éluard, de son vrai nom Eugène Émile Paul Grindel (14 décembre 1895 à Saint-Denis – 18 novembre 1952 à Charenton-le-Pont ), est un poète français. C’est à l’âge de vingt et un ans qu’il choisit le nom de Paul Éluard, hérité de sa grand-mère, Félicie. Il adhère au dadaïsme et est l’un des... [Lire la suite]

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