Poème 'Pensée de crâne' de Paul CELAN dans 'Renverse du souffle'

Pensée de crâne

Paul CELAN
Recueil : "Renverse du souffle"

Pensée de crâne, muette, sur la trace de flèche.
Ton haut chant
des chants, mâchoire
à demi fracassée
plantée dans la dure
étincelle de février.

Ce mille de mélancolie
encore à
parcourir.

Embroussaillé maintenant de chose éteinte, bleu-cible,
droit dans la barque,
congédié aussi de bénédiction
grinçante des écueils.

1967

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Commentaires

  1. Penseur nocturne
    --------------------

    Je vois le néant, je vois l’être,
    Je les confonds certainement ;
    Le doute que cela fait naître
    Se transforme en étonnement.

    Cette vie n’est pas un roman,
    Nous avons peur de disparaître ;
    Nous ne savons quand ni comment,
    C’est le hasard qui en est maître.

    La pensée dissipe l’ennui
    Et le rêve embellit la nuit ;
    Deux trésors que rien ne remplace.

    Mais ce sont des biens virtuels,
    Eux qui n’ont rien de factuel ;
    Dans les fantasmes je les classe.

  2. j'attends toujours de vos nouvelles ô divin modérateur !

  3. Dans la nuit be sinople
    -------------

    Je suis le plus discret des êtres,
    Je sais m’effacer pleinement ;
    Très peu me savent reconnaître,
    Beaucoup sont dans l’aveuglement.

    Je suis capable, à tout moment,
    De m’esquiver, de disparaître ;
    Tu ne sauras jamais comment,
    Car de cet art je suis le maître.

    En volant j’échappe à l’ennui
    Mais je ne vole que la nuit,
    Sans craindre le vent qui me glace.

    Mon destin n’est pas virtuel,
    Mais pas non plus très factuel ;
    Juste entre les deux, c’est ma place.

  4. Cochon métaphysicien
    ---------

    Je suis le néant, je suis l’être,
    Je les suis simultanément ;
    C’est ainsi que tu m’as vu naître,
    Tu n’en eus point d’étonnement.

    Je ne vis que par brefs moments,
    Toujours en un furtif paraître ;
    Mon présent n’a rien d’un roman,
    Ni le passé de mes ancêtres.

    De trop penser, cela me nuit,
    Je ne dors pas trop bien, la nuit,
    De réfléchir, cela me glace.

    C’est un effroi perpétuel
    Que ne vaincra nul rituel ;
    Mais je me tais. Parler me lasse.

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