Paysages de mépris
Tu supportes les coups qui t’accablent
Et les symphonies folles des loups.
Aussi nu que le fer,
Tu dévores la rouille.
Fragile comme le ver,
Sous un éclair,
Tu marches, chantes et danses
Sur la terre qui tourne
Et que tu retournes
Dans sa rondeur pleine d’eau,
De sève, de pétrole,
De fer, d’or,
De cuivre et d’acier.
Purs minerais,
Immenses trésors
Enfouis dans sa chaleur.
Terre accroupie
Aux tresses d’asphalte,
Ô rondeur charitable !
Ô terre aveugle !
Tu sens, tu caresses,
Tu te réveilles et te couches,
En serrant les mains misérables
Des misères de ceux qui te travaillent.
Ô rondeur charitable !
Ô terre aveugle !
Ne les reconnais-tu pas, ces mains ?
Pour toi, tous les doigts se ressemblent.
Mais il y a les mains des voleurs
Qui volent tout
Et ne laissent rien
A ceux qui te connaissent,
Chantent, dansent et suent
Sur tes flots flancs d’amour terrestre et chaud.
Ô rondeur charitable !
Ô terre aveugle !
A ceux qui te donnent rendez-vous,
Chaque jour, chaque nuit,
Chaque siècle et toujours.
A ceux qui, pour toi, ont le dos courbé,
Tes fruits doux sont défendus.© Mokhtar El Amraoui in « Arpèges sur les ailes de mes ans »
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MokhtarElAmraoui
Nom : El Amraoui
Prénom : Mokhtar
Naissance : 19/05/1955
Présentation : Je suis poète d’expression française né à Mateur, en Tunisie. J’ai enseigné la littérature et la civilisation françaises pendant plus de trois décennies, dans diverses villes de la...
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