Pâleur
Je l’apercevais, chaque soir,
La blonde et chétive apprentie,
Dont un vieux beau, sur le trottoir,
Guettait ardemment la sortie.Seize ans, l’air déjà vicieux
Et cherchant le regard du mâle ;
Mais des cheveux, des dents,. des yeux !…
Et pâle, si joliment pâle !Triomphante, entre trois amants,
Dans sa loge, un soir de « première »,
Je la revis, ses diamants
M’éclaboussant de leur lumière.Malgré ses traits un peu plus lourds
Et ses grands yeux cernés de hâle,
La superbe fille !… Et toujours
Pâle, magnifiquement pâle !Sur le marbre d’un hôpital
Hier enfin je l’ai reconnue.
Le cadavre, au grand jour brutal,
Montrait sa maigreur froide et nue.Le visage gardait encor
La grimace du dernier râle,
Hideuse sous les cheveux d’or…
Fi, l’horreur ! Comme elle était pâle !
Poème préféré des membres
Aucun membre n'a ajouté ce poème parmi ses favoris.
François COPPÉE
François Édouard Joachim Coppée, né le 26 janvier 1842 à Paris où il est mort le 23 mai 1908, est un poète, dramaturge et romancier français. Coppée fut le poète populaire et sentimental de Paris et de ses faubourgs, des tableaux de rue intimistes du monde des humbles. Poète du souvenir d’une première rencontre... [Lire la suite]
- Récits épiques - La Réponse de la Terre
- Sept ballades de bonne foi - Ballade du...
- À Brizeux
- Chant de Guerre Ciracassien
- Récits épiques - Blasphème et Prière
- À l'Empereur Frédéric III
- Préface d'un livre patriotique
- Sept ballades de bonne foi - Ballade du...
- Jeunes filles - Souvenir du Danemark
- Récits épiques - L'Hirondelle du Bouddha
Commentaires
Aucun commentaire
Rédiger un commentaire