Ondine
- « Ecoute ! – Ecoute ! – C’est moi, c’est Ondine qui
frôle de ces gouttes d’eau les losanges sonores de ta
fenêtre illuminée par les mornes rayons de la lune ;
et voici, en robe de moire, la dame châtelaine qui
contemple à son balcon la belle nuit étoilée et le beau
lac endormi.« Chaque flot est un ondin qui nage dans le courant,
chaque courant est un sentier qui serpente vers mon palais,
et mon palais est bâti fluide, au fond du lac, dans le
triangle du feu, de la terre et de l’air.« Ecoute ! – Ecoute ! – Mon père bat l’eau coassante
d’une branche d’aulne verte, et mes soeurs caressent de
leurs bras d’écume les fraîches îles d’herbes, de nénu-
phars et de glaïeuls, ou se moquent du saule caduc et
barbu qui pêche à la ligne ! »*
Sa chanson murmurée, elle me supplia de recevoir son
anneau à mon doigt pour être l’époux d’une Ondine, et
de visiter avec elle son palais pour être le roi des lacs.Et comme je lui répondais que j’aimais une mortelle,
boudeuse et dépitée, elle pleura quelques larmes, poussa
un éclat de rire, et s’évanouit en giboulées qui ruisse-
lèrent blanches le long de mes vitraux bleus.
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Aloysius BERTRAND
Louis Jacques Napoléon Bertrand, dit Aloysius Bertrand est un poète, dramaturge et journaliste français, né le 20 avril 1807 à Ceva (Piémont), mort le 29 avril 1841, à dix heures du matin, à l’hôpital Necker de Paris. Considéré comme l’inventeur du poème en prose, il est notamment l’auteur d’une œuvre... [Lire la suite]
C’est la nuit que l’ondine approche des rivages ;
Encore lui faut-il un long drap de nuages
Pour ne point trop montrer son obscure beauté.
Prenez bien garde, au moins, vous par elle enchantés !
L’ondine suit les flots sans besoin de navire
Et chante sa chanson sans toucher d’une lyre.
Elle aime la chaumière, elle aime le manoir,
Elle aime le dormeur qui frémit dans le noir.
Ne lui dites jamais le nom de votre père ;
Ne lui révélez pas que vous avez un frère,
Et ne la suivez point pour nager quelques brasses.
Ou dissimulez-vous dans l’ombre d’une église,
Comme on cache un trésor dans une toile grise ;
Vrai moyen d’échapper à l’ondine vivace.
Voir aussi
https://paysdepoesie.wordpress.com/2013/09/06/aloysius-aquaticus/
Katzenturm
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La tour du Seigneur Chat domine un fier rivage
Sous un ciel parcouru de magiques nuages ;
Il porte, ce héros, le nom de Chat Botté,
Dans un livre je vois ses exploits racontés.
Un ogre fut l’auteur de terribles ravages,
Lui qui se transformait en animal sauvage ;
Mais quand le chat chez lui s’en vint prendre le thé,
Ce monstre fut puni, qui l’avait mérité.
Parfois, le marquis songe au moulin de son père,
Il revoit le partage imposé par ses frères ;
Mais rien ne leur servit d’avoir meilleure part.
Avec une héritière il s’en fut à l’église,
En de nobles habits, non pas en toile grise ;
Le chat lui avait fait prendre un nouveau départ.
Gogogogogogogogogotogogogogogogogogogogofofogoprororofofofofofofo
Niquez vos mère bandes de fdp
Mais ça ne vas pas