Poème 'Oh ! tes si douces mains…' de Émile VERHAEREN dans 'Les Heures du Soir'

Oh ! tes si douces mains…

Émile VERHAEREN
Recueil : "Les Heures du Soir"

Oh ! tes si douces mains et leur lente caresse
Se nouant à mon cou et glissant sur mon torse
Quand je te dis, au soir tombant, combien ma force
S’alourdit, jour à jour, du plomb de ma faiblesse !

Tu ne veux pas que je devienne ombre et ruine
Comme ceux qui s’en vont du côté des ténèbres,
Fût-ce avec un laurier entre leurs mains funèbres
Et la gloire endormie en leur creuse poitrine.

Oh ! que la loi du temps m’est par toi adoucie,
Et que m’est généreux et consolant ton songe.
Pour la première fois tu berces d’un mensonge
Mon coeur qui t’en excuse et qui t’en remercie ;

Mais qui sait bien pourtant que toute ardeur est vaine
Contre tout ce qui est et tout ce qui doit être,
Et qu’un profond bonheur se rencontre peut-être
A finir en tes yeux ma belle vie humaine.

Poème préféré des membres

Aucun membre n'a ajouté ce poème parmi ses favoris.

Commentaires

  1. Recevoir une caresse,
    Ça te fait bomber le torse,
    Ça te donne de la force
    En effaçant ta faiblesse.

    Pourtant, ce corps devient ruine,
    Il s'en va dans les ténèbres,
    On l'attend aux lieux funèbres
    Quand se taira sa poitrine.

    Mais la ruine est adoucie
    Par la grâce d'un beau songe
    Dans laquelle un coeur se plonge
    Et l'amante remercie,

    Sachant que ces amours vaines
    Ne changent rien à son être,
    Que du sort il n'est point maître,
    Ni de l'indigence humaine.

Rédiger un commentaire

© 2024 Un Jour Un Poème - Tous droits réservés
UnJourUnPoeme sur Facebook UnJourUnPoeme sur Twitter RSS