Oh ! puisse le ciseau qui doit trancher mes jours
Oh ! puisse le ciseau qui doit trancher mes jours
Sur le sein d’une belle en arrêter le cours !
Qu’au milieu des langueurs, au milieu des délices,
Achevant de Vénus les plus doux sacrifices,
Mon âme, sans efforts, sans douleurs, sans combats,
Se dégage et s’envole, et ne le sente pas !
Qu’attiré sur ma tombe, où la pierre luisante
Offrira de ma fin l’image séduisante,
Le voyageur ému dise avec un soupir :
» Ainsi puissé-je vivre et puissé-je mourir ! «
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André CHÉNIER
André Marie de Chénier, dit André Chénier, né le 30 octobre 1762 à Constantinople et mort guillotiné le 25 juillet 1794 à Paris, est un poète français. Il était le fils de Louis de Chénier. Né à Galata (Constantinople) d’une mère grecque (Elisabeth Lomaca) et d’un père français, Chénier passe quelques années à... [Lire la suite]
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André, que penses-tu, au dernier de tes jours ?
Une étrange machine arrêtera son cours.
Parmi les spectateurs, certains, avec délices,
Disent qu'il s'agit là d'un juste sacrifice,
Que la Révolution se nourrit de combats
Et tue des citoyens qu'on ne regrette pas ;
Tu vois dans la hauteur une lame luisante.
La Terreur, qui voudrait se montrer séduisante,
La Terreur, produisant tant de tristes soupirs,
Va te rendre immortel au moment de mourir.
Cochonfucius nous ramène avec élégance, à ce qui fut la triste réalité!