Octobre
A Maggie
Octobre m’apparaît comme un parc solitaire :
Les mûres frondaisons commencent à brunir.
Et des massifs muets monte une odeur légère,
Cet arôme plus doux des fleurs qui vont mourir.L’étang, les yeux voilés, rêve, plein de mystère,
Au fantôme ondoyant de quelque souvenir ;
Une langueur exquise a pénétré la terre,
Le temps même a plié son aile pour dormir.Le ciel, plus imprécis, fait l’âme plus profonde.
On sent flotter en soi tout le passé du monde
Et, secoué soudain d’un grand frisson pieux,L’on croit ouïr au loin des rumeurs sibyllines,
Tandis que, dans la pourpre ardente des collines.
Semble saigner encor le sang des anciens dieux.
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Anatole LE BRAZ
Anatole Le Braz (de son véritable nom Anatole Le Bras) (2 avril 1859- 20 mars 1926) est un écrivain et un folkloriste français de langue bretonne, mais n’ayant écrit qu’en français. Il est né à Saint-Servais (Côtes-d’Armor). Il est inscrit comme interne au lycée de Saint-Brieuc (Côtes-d’Armor),... [Lire la suite]
Ermite-empereur
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L'ermite s'habitue à sa vie solitaire.
Son visage et ses mains se sont mis à brunir,
Sa démarche devient aussi vive et légère
Que celle des grands cerfs qu'il voit vivre et mourir.
Dans le ciel étoilé, pour lui, plus de mystère ;
Dans son coeur, peu de crainte et peu de souvenirs.
Il écoute le vent des confins de la Terre
Qui l'accompagne au temps de veiller et dormir.
Il aime l'eau, la claire ou la trouble et profonde ;
Il vibre dans l'écho de la rumeur du monde
Comme vibre en un temple une âme d'homme pieux.
Il lit de Lao-Tseu les phrases sibyllines
Que répète après lui le pluvian des collines ;
Il fait sa religion de ce livre sans dieux.
Lao Tseu en trois syllabes ? why not...