Poème 'Ô la splendeur de notre joie' de Émile VERHAEREN dans 'Les Heures Claires'

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Ô la splendeur de notre joie

Émile VERHAEREN
Recueil : "Les Heures Claires"

Ô la splendeur de notre joie
Tissée en or dans l’air de soie !

Voici la maison douce et son pignon léger,
Et le jardin et le verger.

Voici le banc, sous les pommiers
D’où s’effeuille le printemps blanc,
A pétales frôlants et lents.

Voici des vols de lumineux ramiers
Planant, ainsi que des présages,
Dans le ciel clair du paysage

Voici, pareils à des baisers tombés sur terre
De la bouche du frêle azur,
Deux bleus étangs simples et purs,
Bordés naïvement de fleurs involontaires.

Ô la splendeur de notre joie et de nous-mêmes,
En ce jardin où nous vivons de nos emblèmes.

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Commentaires

  1. Je voudrais peindre ma joie
    Sur un long rouleau de soie
    Exposé au vent léger
    Qui traverse mon verger.

    Tombent les fleurs des pommiers,
    Passent les nuages blancs ;
    Déambulent à pas lents
    Sur les branches, les ramiers.

    L'étrange odeur de la terre
    Et la clarté de l'azur
    Font un amalgame pur ;

    Cette joie involontaire
    Ferait vibrer mon pinceau
    Tout au long de ce rouleau.

  2. Je voulais peindre ma joie.
    Hélas je n'avais pas de soie
    et le vent était froid bien que léger
    et nous étions loin de tout verger.

    Tombez les fleurs de mes pommiers,
    et volez haut, nuages blancs...
    Et vous, ne restez pas en plan
    sur les branches, doux ramiers.

    L'étrange odeur de la terre
    et la clarté de l'azur
    s'amalgament pure et sure ;

    Une joie involontaire
    ferait vibrer mon pinceau
    mais n'en ai. Ni de rouleau.

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