Ô la splendeur de notre joie
Ô la splendeur de notre joie
Tissée en or dans l’air de soie !Voici la maison douce et son pignon léger,
Et le jardin et le verger.Voici le banc, sous les pommiers
D’où s’effeuille le printemps blanc,
A pétales frôlants et lents.Voici des vols de lumineux ramiers
Planant, ainsi que des présages,
Dans le ciel clair du paysageVoici, pareils à des baisers tombés sur terre
De la bouche du frêle azur,
Deux bleus étangs simples et purs,
Bordés naïvement de fleurs involontaires.Ô la splendeur de notre joie et de nous-mêmes,
En ce jardin où nous vivons de nos emblèmes.
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- Style au désert | Pays de poésie
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Émile VERHAEREN
Émile Adolphe Gustave Verhaeren, né à Saint-Amand dans la province d’Anvers, Belgique, le 21 mai 1855 et mort à Rouen le 27 novembre 1916, est un poète belge flamand, d’expression française. Dans ses poèmes influencés par le symbolisme, où il pratique le vers libre, sa conscience sociale lui fait évoquer les grandes villes... [Lire la suite]
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Je voudrais peindre ma joie
Sur un long rouleau de soie
Exposé au vent léger
Qui traverse mon verger.
Tombent les fleurs des pommiers,
Passent les nuages blancs ;
Déambulent à pas lents
Sur les branches, les ramiers.
L'étrange odeur de la terre
Et la clarté de l'azur
Font un amalgame pur ;
Cette joie involontaire
Ferait vibrer mon pinceau
Tout au long de ce rouleau.
Je voulais peindre ma joie.
Hélas je n'avais pas de soie
et le vent était froid bien que léger
et nous étions loin de tout verger.
Tombez les fleurs de mes pommiers,
et volez haut, nuages blancs...
Et vous, ne restez pas en plan
sur les branches, doux ramiers.
L'étrange odeur de la terre
et la clarté de l'azur
s'amalgament pure et sure ;
Une joie involontaire
ferait vibrer mon pinceau
mais n'en ai. Ni de rouleau.
Voir
https://paysdepoesie.wordpress.com/2013/08/15/jour-de-joie/