Ô Beauté nue…
Ô Beauté nue,
Les oiseaux volent dans le calme
Où la digitale remue,
Où la fougère aux fines palmes
Est encor d’un vert tendre au pied de l’aulne obscur.
Une molle buée enveloppe l’azur,
Allège les lointains, les arbres, les maisons,
Noie à demi la ferme et le dormant gazon
Et fait de la montagne une ombre aux lignes pures.
Pas un souffle, pas un soupir, pas un murmure,
Tu rêves. Le vallon s’apaise solitaire
Dans l’ombre et le repos qui caressent la terre ;
Tu rêves et la terre est faite de ton rêve
Et ta forme à jamais se répand et s’élève
Et semble s’allonger sur les espaces bleus,
Ton corps limpide et clair flottant au-dessus d’eux,
Avec tes nobles bras entr’ouverts et ta tête
S’appuyant sur les monts indolente et muette.Les rochers et les bois dorment sous ta grande ombre
D’un sommeil plus divin,
Car pâle elle s’étend, épure et rend moins sombre
Le rêve des lointains.
L’univers à demi dans la brume tranquille
Élève les sommets et les fumeuses villes
Où passent les humains,
Et c’est dans une vaste et pensive harmonie
Que répond longuement à ta mélancolie
La courbe des confins.
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Cécile SAUVAGE
Cécile Sauvage, « poétesse de la maternité » née à La Roche-sur-Yon (1883-1927), est un écrivain français, épouse de Pierre Messiaen et mère d’Alain et d’Olivier Messiaen qu’elle éleva, selon ce dernier, dans un « univers féerique ». Elle vécut la majeure partie de sa vie à Saint-Étienne. De 1888 à 1907,... [Lire la suite]
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Ramure de poisson
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Vêtu de ses écailles nues,
S'avance le calme poisson ;
Pour lui, j'ai fait cette chanson,
Pour cette figure inconnue.
Il nage dans un lac obscur,
Couronné de bois gigantesques ;
Grands comme ceux du cerf, ou presque,
Du cerf qui danse dans l'azur.
Célébrons ce poisson tranquille
Qui barbote dans les lointains ;
Où donc, je n'en suis pas certain,
Mais c'est très loin de notre ville.
bonjors,
C'est tres bien, mais il pourait avoir plus details sur le poeme.
Voir
https://paysdepoesie.wordpress.com/2015/08/29/ramure-de-poisson/