Poème 'Nuageries' de Jean RICHEPIN dans 'La Mer'

Nuageries

Jean RICHEPIN
Recueil : "La Mer"

Les nuages là-haut vont rêvant,
Pas de vent !
Nul rayon n’y met son coloris.
On dirait une bande d’oiseaux
Dans les eaux
Mirant leur gros ventre en velours gris.

Les nuages là-haut vont planant.
Maintenant
La brise ébouriffe leur poitrail
Où les rais du soleil découvert
Ont ouvert
Des blessures d’or et de corail.

Les nuages là-haut vont mourant;
Car, plus grand,
Sous la dent féroce qui les mord
S’élargit le grand trou peu à peu
Tout en feu
Par où fuit le sang et vient la mort.

Les nuages là-haut vont crevant,
Et le vent
Les jette à la mer qui se ternit.
On dirait une bande d’oiseaux
Dans les eaux
Plongeant pour mourir où fut leur nid.

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