Nous n’entrons point d’un pas plus avant en la vie…
Nous n’entrons point d’un pas plus avant en la vie
Que nous n’entrons d’un pas plus avant en la mort,
Nostre vivre n’est rien qu’une eternelle mort,
Et plus croissent nos jours, plus decroit nostre vie :Quiconque aura vescu la moitié de sa vie,
Aura pareillement la moitié de sa mort,
Comme non usitee on deteste la mort
Et la mort est commune autant comme la vie :Le temps passé est mort, et le futur n’est pas,
Le present vit, et chet de la vie au trespas
Et le futur aura une fin tout semblable.Le temps passé n’est plus, l’autre encore n’est pas,
Et le present languit entre vie et trespas,
Bref la mort et la vie en tout tems est semblable.
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Jean-Baptiste CHASSIGNET
Jean-Baptiste Chassignet (1571-1635) est un poète baroque français. Né à Clairac en Agenais, alors terre d’Empire, Jean-Baptiste CHASSIGNET est le fils d’un médecin. Il reçoit une formation humaniste, étudie le droit à l’université de Dole où il obtient son doctorat, ce qui le mène à une carrière d’avocat... [Lire la suite]
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Drac de sable
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Le drac de sable est fort, son coeur est plein de vie ;
Donne-lui de l’ouvrage, il le fait sans effort,
Offre-lui les périls, il ne craint pas la mort,
Et sa soif de plaisir n’est jamais assouvie.
Par la beauté des cieux, sa grande âme est ravie,
Ou par celle des flots qui enchantent le port ;
Sur ses ailes de monstre, il prend un bel essor
Et s’éloigne en un vol qui jamais ne dévie.
Son plumage est absent, ça ne lui manque point,
Les oiseaux sont servis mieux que lui sur ce point,
Mais il aime les voir, eux qui sont ses semblables.
Or, parfois il se pose, il marche à petits pas,
D’un fruit tombé de l’arbre il fait un bref repas ;
Cette simplicité se montre inégalable.
Sagesse d’un prédateur de gueules
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L’aigle dit à sa proie, que veux-tu, c’est la vie ;
Le beau serpent d’azur lui répond, c’est la mort.
L’oiseau de Jupiter s’élève sans effort,
Et sa faim, semble-t-il, n’est jamais assouvie.
La victime, aujourd’hui vers les noirs cieux ravie,
Se dit qu’elle n’est pas arrivée à bon port ;
Le rapace s’élance et prend un bel essor,
Aérien voyageur qui jamais ne dévie.
Son plumage est voyant, ça ne le gêne point,
Les oiseaux sont souvent comme lui sur ce point :
Ils aiment parader auprès de leurs semblables.
L’aigle n’est pas de ceux qui vont à petits pas,
Car il franchit cent lieues pour trouver son repas ;
Même le serpent bleu le trouve inégalable.
L’oiseau de la taverne
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Ce volatile aisé mène la belle vie,
Il est heureux, sans doute, en attendant la mort ;
Il n’eut jamais besoin de faire trop d’efforts,
C’est une créature aisément assouvie.
Un brave commensal à boire le convie,
On leur verse du vin, pas plus haut que le bord ;
Les clients de ce bar ne roulent pas sur l’or,
Jamais ne fut aux gains leur personne asservie.
Cet oiseau paresseux ne vole pas très loin,
Car il se laisse vivre, et reste dans son coin ;
Ses deux refuges sont le comptoir et la table.
Le reste du cosmos ne le regarde pas,
Vers des lieux familiers il marche à petits pas ;
Toute banalité lui semble délectable.
Voir
https://paysdepoesie.wordpress.com/2021/04/23/oiseau-polychrome/
... et aussi
https://paysdepoesie.wordpress.com/2014/04/23/apres-la-mort-du-fils-du-charpentier/
Madeleine sur la route
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La fille a vu le tombeau vide,
Elle est alors partie en quête
D'un officier d'état civil.