Notre vie est semblable à la lampe enfumée…
Notre vie est semblable à la lampe enfumée,
Aux uns le vent la fait couler soudainement,
Aux autres il l’éteint d’un subit soufflement
Quand elle est seulement à demi allumée,Aux autres elle luit jusqu’au bout consumée,
Mais, en fin, sa clarté cause son brûlement :
Plus longuement elle art, plus se va consumant,
Et sa faible lueur ressemble à sa fumée.Même son dernier feu est son dernier coton
Et sa dernière humeur que le trépas glouton
Par divers intervalle ou tôt ou tard consume.Ainsi naître et mourir aux hommes ce n’est qu’un
Et le flambeau vital qui tout le monde allume,
Ou plus tôt ou plus tard, s’éloigne d’un chacun.
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Jean-Baptiste CHASSIGNET
Jean-Baptiste Chassignet (1571-1635) est un poète baroque français. Né à Clairac en Agenais, alors terre d’Empire, Jean-Baptiste CHASSIGNET est le fils d’un médecin. Il reçoit une formation humaniste, étudie le droit à l’université de Dole où il obtient son doctorat, ce qui le mène à une carrière d’avocat... [Lire la suite]
- J'ay voulu voyager, à la fin le voyage...
- Mortel pense quel est dessous la...
- Est-il rien de plus vain qu'un songe...
- Qu'est-ce de vostre vie ? une bouteille...
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- Notre vie est semblable à la lampe...
- Comte les ans, les mois, les heures et les...
- Assies toy sur le bort d'une ondante...
- L'enfance n'est sinon qu'une sterile fleur...
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- Las ! pourquoy nous fais tu, ô monde...
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- Tantost la crampe aus piés, tantost la...
- Arrivant au logis pour un petit quart...
- Sçais tu que cest de vivre ?...
- C'est l'indiscretion, ou bien l'impatience...
- Qu'est-ce de vostre vie ? une bouteille... (8)
- Est-il rien de plus vain qu'un songe... (8)
- Nous n'entrons point d'un pas plus avant en... (6)
- Il ny à si grossier qui ne connoisse bien... (4)
- Assies toy sur le bort d'une ondante... (4)
- L'enfance n'est sinon qu'une sterile fleur... (4)
- Les poissons escaillez aiment les moites... (4)
- Quand le fruit est cueilli la feuille... (4)
- Comme petits enfants d'une larve... (3)
- Comte les ans, les mois, les heures et les... (3)
Assemblées d'autrefois
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Je me souviens de nos discussions enfumées.
Parfois, l'un d'entre nous riait soudainement ;
Un autre discourait sans nul essoufflement,
Plus d'une controverse ainsi fut allumée
Puis oubliée avant que d'être consumée ;
Notre assemblée ne fut jamais un parlement.
Nul souci de sérieux dans nos choix d'arguments,
Jamais plus consistants que la fine fumée
Qui semblait changer l'air en grisâtre coton.
Aucun de ces parleurs ne se montrait glouton,
Tous paraissaient nourris par cette folle brume.
Ce souvenir est vain, ou plutôt, ce n'est qu'un
Accès de nostalgie que le grand âge allume :
Oui, c'était le bon temps, se dit tout un chacun.
Lampe en veilleuse
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La nuit vient, je reste allumée,
Tu me vois briller faiblement ;
Je t’aide en tes déplacements,
C’est ma servitude assumée.
Les chandelles sont consumées,
Qui ne durèrent qu’un moment ;
La maison dort profondément,
Même la cuisine enfumée.
L’horloge et moi, nous écoutons
Un gars qui compte des moutons
Pour s’endormir, c’est sa coutume.
Il recompte, il n’en manque aucun ;
Il remâche son amertume,
Il re-recompte, il en manque un.