Nos désirs sont d’amour la dévorante braise…
Nos désirs sont d’amour la dévorante braise,
Sa boutique nos corps, ses flammes nos douleurs,
Ses tenailles nos yeux, et la trempe nos pleurs,
Nos soupirs ses soufflets, et nos sens sa fournaise.De courroux, ses marteaux, il tourmente notre aise
Et sur la dureté, il rabat nos malheurs,
Elle lui sert d’enclume et d’étoffe nos coeurs
Qu’au feu trop violent, de nos pleurs il apaise,Afin que l’apaisant et mouillant peu à peu
Il brûle d’avantage et rengrège son feu.
Mais l’abondance d’eau peut amortir la flamme.Je tromperai l’enfant, car pensant m’embraser,
Tant de pleurs sortiront sur le feu qui m’enflamme
Qu’il noiera sa fournaise au lieu de l’arroser.
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Théodore Agrippa d’Aubigné, né le 8 février 1552 au château de Saint-Maury près de Pons, en Saintonge, et mort le 9 mai 1630 à Genève, est un écrivain et poète baroque français protestant. Il fut aussi l’un des favoris d’Henri IV, du moins jusqu’à la conversion de celui-ci. Théodore décide alors de rédiger la plus grande... [Lire la suite]
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- Soupirs épars, sanglots en l'air perdus... (3)
- J'ouvre mon estomac, une tombe sanglante... (2)
Refuge
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Dans le foyer rougit la braise,
Les jours se passent, sans douleur.
L'aube au jardin verse ses pleurs,
Le ciel n'est point une fournaise.
Les escargots rampent à l'aise,
Les bourdons vont de fleur en fleur ;
Les roses sont de rouges coeurs
Bienheureux quand le vent s'apaise.
Le jour s'étire et traîne un peu,
Un plat mijote sur le feu ;
Au jardin, les ombres s'allongent.
Le crépuscule est embrasé,
Le ciel est un décor de songe ;
Ce jour, pas besoin d'arroser.
Rameaux du jardin
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L’aurore prend souvent la teinte de la braise ;
Les rameaux du jardin ont de vives couleurs.
L’aube sur la pelouse a versé quelques pleurs,
Le ciel du matin clair n’est point une fournaise.
Ici, la mauvaise herbe en prend bien à son aise,
Les papillons de juin volent de fleur en fleur ;
Les roses de l’été sont chères à mon coeur,
La vigne est un cadeau dont mon âme s’apaise.
J’ai bien assez rimé, je peux traîner un peu,
Je n’ai justement pas de sonnet sur le feu,
Et puis, cette banquette est là pour qu’on s’allonge.
À l’automne sera le feuillage embrasé,
Les arbres dormiront dans un un décor de songe ;
Ce sera jour de fête, il faudra l’arroser.
Phlogonaute
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C’est un dauphin gourmand de flammes et de braises,
Du feu de l’inframonde il aime les couleurs ;
Il avale un tison sans la moindre douleur,
Avec la salamandre il rit dans les fournaises.
Le froid ne peut non plus lui causer un malaise,
Car il sait conserver son interne chaleur ;
Son ventre est un réchaud, sa bouche est un brûleur,
Il fait bouillir la mer, il noircit les falaises.
Neptune le respecte et s’en méfie un peu,
Lui qui n’aime pas trop qu’on joue avec le feu,
Sur la falaise il donne un petit coup d’éponge.
Rouges sont les coraux, car ils sont embrasés,
Un poème l’a dit, qui fut de Francis Ponge ;
Je ne peux imiter son excellent phrasé.