Neige
Obsession de la neige, perle,
Ramage pierre feux décor
Moelle de sureau blanc, cire vierge
Et sperme enfin qui ferme le cerclePlaines d’esprit carrosses de feux
Vitres de chair route des âmes
Ventres de braises seins de flammes
Époux de vierge barbe de DieuRires apprêts, naïvetés
Flammes gelées, détachement
Restitution nivellement
Inexprimable puretéTourbillons d’âmes atomes blancs
Nous revoici un paysage
Argents brûlants âmes de mages
Astres volés Esprits volantsSoupirs cuisants lèvres voraces
Délicieux embrasement
Lis épurés neige des ans
Et cette roue qui tourne en extase.
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Antonin ARTAUD
Antonin Artaud, né Antoine Marie Joseph Paul Artaud, à Marseille (Bouches-du-Rhône), le 4 septembre 1896 et mort à Ivry-sur-Seine le 4 mars 1948, est un poète, acteur et théoricien du théâtre français. Inventeur du concept du « théâtre de la cruauté » dans « Le Théâtre et son Double », Artaud aura... [Lire la suite]
Les flocons sont plus froids que perles ;
Ils bouleversent les décors,
Sureau trompeur, méduse blanche,
Opacité d'une semence.
Venant d'un nuage de feu,
Tombant du ciel ce sont des âmes
Passant sur des vapeurs de flammes,
Disant « Il ne faut tenter Dieu ».
La neige est sans naïveté
Mais elle a du détachement ;
En la formant nouvellement,
On lui donne la dureté.
Cinquante nuances de blanc
Éclaboussent les pâturages,
Du blanc d'oeuf à ces blancs fromages
Que goûtent les démons volants.
Ô neige ne sois point vorace,
Modère ton embrasement,
Tu peux revenir tous les ans ;
Nous remettrons notre cuirasse.
Iceweasel
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C’est un carnivore hivernal,
Sa silhouette n’est pas laide ;
Son ange gardien pour lui plaide
En un céleste tribunal.
Distingue-t-il le bien du mal ?
Parfois à son caprice il cède ;
La fringale qui le possède
Fait périr plus d’un animal.
Pris de remords (c’est salutaire),
Les ossements il met en terre ;
Il se repent, mais un peu tard.
Peu après, toute honte bue,
Sur une autre proie il se rue ;
Incorrigible est ce viandard.