Néère
(Études latines, IX)
Il me faut retourner aux anciennes amours :
L’Immortel qui naquit de la Vierge Thébaine,
Et les jeunes Désirs et leur Mère inhumaine
Me commandent d’aimer toujours.Blanche comme un beau marbre avec ses roses joues,
Je brûle pour Néère aux yeux pleins de langueur ;
Vénus se précipite et consume mon coeur :
Tu ris, ô Néère, et te joues !Pour apaiser les Dieux et pour finir mes maux,
D’un vin mûri deux ans versez vos coupes pleines ;
Et sur l’autel rougi du sang pur des agneaux
Posez l’encens et les verveines.
Poème préféré des membres
Aucun membre n'a ajouté ce poème parmi ses favoris.
Commentaires
Rédiger un commentaire
Charles-Marie LECONTE DE LISLE
Charles Marie René Leconte de Lisle, né le 22 octobre 1818 à Saint-Paul dans l’Île Bourbon et mort le 17 juillet 1894 à Voisins, était un poète français. Leconte de Lisle passa son enfance à l’île Bourbon et en Bretagne. En 1845, il se fixa à Paris. Après quelques velléités lors des événements de 1848, il renonça... [Lire la suite]
Heureux qui se souvient de ses douces amours,
Soit qu'il ait fréquenté l'alcôve d'une reine
Ou qu'il ait partagé, dans la misère humaine,
Les chagrins les plus lourds.
Heureux qui se souvient de la douceur des joues
D'une aimable bergère aux yeux pleins de langueur,
Dont il charma la vie en lui prenant le coeur
Comme un homme qui joue.
Heureux qui se souvient des peines et des maux
Que peinait à noyer, parfois, la coupe pleine ;
Heureux qui, devenu aussi doux qu'un agneau,
N'éprouve plus de haine.