Ne ris point des sonnets, ô Critique moqueur…
IMITÉ DE WORDSWORTH.
Ne ris point des sonnets, ô Critique moqueur !
Par amour autrefois en fit le grand Shakespeare ;
C’est sur ce luth heureux que Pétrarque soupire,
Et que le Tasse aux fers soulage un peu son cœur ;Camoens de son exil abrége la longueur,
Car il chante en sonnets l’amour et son empire ;
Dante aime cette fleur de myrte, et la respire,
Et la mêle au cyprès qui ceint son front vainqueur ;Spenser, s’en revenant de l’île des féeries,
Exhale en longs sonnets ses tristesses chéries ;
Milton, chantant les siens, ranimait son regard :Moi, je veux rajeunir le doux sonnet en France ;
Du Bellay, le premier, l’apporta de Florence,
Et l’on en sait plus d’un de notre vieux Ronsard.
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Charles-Augustin SAINTE-BEUVE
Charles-Augustin Sainte-Beuve est un critique littéraire et écrivain français, né le 24 décembre 1804 à Boulogne-sur-Mer et mort le 13 octobre 1869 à Paris. Né à Moreuil le 6 novembre 1752, le père de l’auteur, Charles-François Sainte-Beuve, contrôleur principal des droits réunis et conseiller municipal à... [Lire la suite]
Plume inlassable
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Je me tiens à ma table ainsi qu'un chroniqueur ;
Je bichonne à loisir mes textes qui s'allongent,
Créant un monde heureux dans lequel je me plonge,
Où tout se manifeste et vit selon mon coeur.
J'entends le rossignol et le merle moqueur
Qui demandent pourquoi, sur des mots, je me ronge ;
Mais vous, gentils oiseaux, ne dites-vous vos songes
Au peuple des guérets, à cet aimable choeur ?
Votre voix, au bocage, habilement balance
De sonores éclats et des temps de silence ;
Comme vous, je m'exprime (en faisant moins de bruit).
Comme vous, j'aime avoir une simple tribune
Où je me tiens le jour ; et, dès que vient la nuit,
Je déclame un beau vers pour amuser la lune.