Naissance de Vénus
De sa profonde mère, encor froide et fumante,
Voici qu’au seuil battu de tempêtes, la chair
Amèrement vomie au soleil par la mer,
Se délivre des diamants de la tourmente.Son sourire se forme, et suit sur ses bras blancs
Qu’éplore l’orient d’une épaule meurtrie,
De l’humide Thétis la pure pierrerie,
Et sa tresse se fraye un frisson sur ses flancs.Le frais gravier, qu’arrose et fuit sa course agile,
Croule, creuse rumeur de soif, et le facile
Sable a bu les baisers de ses bonds puérils;Mais de mille regards ou perfides ou vagues,
Son oeil mobile mêle aux éclairs de périls
L’eau riante, et la danse infidèle des vagues.
Poème préféré des membres
Cyclotron a ajouté ce poème parmi ses favoris.
Commentaires
Rédiger un commentaire
Paul VALÉRY
Ambroise Paul Toussaint Jules Valéry est un écrivain, poète, philosophe et épistémologue français, né à Sète (Hérault) le 30 octobre 1871 et mort à Paris le 20 juillet 1945. Né d’un père d’origine corse et d’une mère génoise, Paul Valéry entame ses études à Sète (alors orthographiée Cette) chez les... [Lire la suite]
Piaf-Tonnerre engloutit l'andouillette fumante
Dont il sait savourer la délicate chair.
Il se verse un godet de bon Entre-Deux-Mers
Et voilà qu'à présent, plus rien ne le tourmente.
Son sourire se forme ; il goûte le vin blanc
Auquel son gosier trouve une saveur fleurie
Et un éclat valant celui des pierreries.
Au dessert, il prendra un grand morceau de flan.
Ensuite il relira ce que de plus agiles
Poètes ont écrit ; non pas des plus faciles,
Ni de ceux qui auraient des accents puérils,
Ni de ceux qui tiendraient des propos par trop vagues.
Avec Paul Valéry, jamais de tels périls,
Ses phrases vont dansant, majestueuses vagues.