Mon tombeau mon joli tombeau
À Eugène et Lucienne de Kermadec
Mon tombeau mon joli tombeau,
il sera peint au ripolin
avec des agrès de bateau
et des tatouages de marins.Sur mon tombeau un phonographe
chantera soir et matin
la complainte du guerrier cafre
navré d’un coup d’œil libertin.Sur mon tombeau un phonographe
récitera cette épitapheLIBERTÉ ÉGALITÉ FRATERNITÉ
Poème préféré des membres
Aucun membre n'a ajouté ce poème parmi ses favoris.
Commentaires
Rédiger un commentaire
Robert DESNOS
Robert Desnos est un poète français, né le 4 juillet 1900 à Paris et mort du typhus le 8 juin 1945 au camp de concentration de Theresienstadt, en Tchécoslovaquie à peine libéré du joug de l’Allemagne nazie. Autodidacte et rêvant de poésie, Robert Desnos est introduit vers 1920 dans les milieux littéraires modernistes et... [Lire la suite]
Monument pour Robert
--------------------------
Un truc, sans rien de funéraire,
Orné de fleurs et d'animaux,
Et puis aussi de jolis mots :
Ton monument imaginaire.
Des fleurs d'azur ou bien de sable,
Tout au sommet, des roses d'or ;
Un flacon de vin qui endort
Notre douleur impérissable.
Les beaux portraits de trois cents muses,
Joie dans les yeux, le verre en main,
Priant que ce jour, ou demain,
La liberté jamais ne s'use.
Voir
https://paysdepoesie.wordpress.com/2015/03/07/monument-pour-robert/
Dolmen tombal
------------
Autour du monument, nulle présence humaine,
Même les animaux ces parages ont fui :
Sinistres sont les jours, infernales les nuits,
Porteuse de malheur est l’eau e la fontaine.
À minuit l’on entend pleurer une âme en peine,
Mais tu ne verras rien sous la lune qui luit;
Dix mille feux follets sont par l’enfer conduits,
Garde-toi d’écouter leur triste cantilène.
Les morts sont délivrés de leurs terrestres liens,
Cependant, pour longtemps l’inframonde les tient ;
Leur soif de liberté n’est donc pas assouvie.
Aussi, je ne suis pas pressé de m’en aller ;
Tant qu’il me reste un peu de pente à dévaler,
Tu ne m’entendras pas me plaindre de la vie.
Sagesse mégalithique
-----------------
« Sobre est du dolmen la nature,
C’est bien pour cela qu’il est beau » ;
Ainsi parlait un vieux corbeau
En admirant cette structure.
Témoin d’une antique culture,
Aux légendes il fait écho ;
De très vieux textes cléricaux
Racontent cette architecture.
Plusieurs poètes éminents,
Qui vont leur rimes combinant,
Chantent ce monument étrange.
Cependant, rien n’est éternel
De minéral ou de charnel,
Pas plus les dolmens que les anges.
* * *
Le dolmen est sage,
l sait rester à sa place
Tout au long du jour.
Dalle polygonale
--------------
Monument d’étrange facture,
Dans un cimetière sans dieux ;
Personne ne vient en ce lieu
Pour en admirer la texture.
Tous les goûts sont dans la nature
Sur notre terre et sous nos cieux ;
Un sculpteur a fait de son mieux
Et le reste est littérature.
L’enterrement fut clandestin,
Pas de prêtre, pas de festin ;
Et cette pierre fut scellée.
J’entends les cris d’un vieux corbeau
Pleurant sa vigueur envolée ;
L’herbe pousse autour du tombeau.