Mon petit Mont Blanc
La petite personne noire a froid. À peine si trois lumières bougent encore, à peine si les planètes, malgré leur voilure complète, avancent en flottant : depuis trois heures il n’y a plus de vent, depuis trois heures la gravitation a cessé d’exister. Dans les tourbières, les herbes noires sont menacées par le prestidigitateur et restent en terre avec les chauves et la douceur de leur chair que le jour commence à broder de nuages amers.
Poème préféré des membres
Aucun membre n'a ajouté ce poème parmi ses favoris.
Commentaires
Rédiger un commentaire
Paul ÉLUARD
Paul Éluard, de son vrai nom Eugène Émile Paul Grindel (14 décembre 1895 à Saint-Denis – 18 novembre 1952 à Charenton-le-Pont ), est un poète français. C’est à l’âge de vingt et un ans qu’il choisit le nom de Paul Éluard, hérité de sa grand-mère, Félicie. Il adhère au dadaïsme et est l’un des... [Lire la suite]
Le seigneur de Marfak
-------------------------
Il a désordonné son groupe de planètes ;
Je n’ose imaginer ce que sera leur sort,
Elles vont, emportant les vivants et les morts,
Et quelques dirigeants, individus honnêtes.
Le seigneur de Marfak est diseur de sornettes ;
Aucun des courtisans ne lui donnera tort,
Ni le chien fatigué, ni le vieux chat qui dort ;
Le Maître est affaibli, mais il reste aux manettes.
Toute une galaxie dans l’entropie se noie,
Cela n’affecte pas le malheur, ni la la joie ;
Et c’est un beau sujet pour aligner des vers.
Les astres égarés sont comme des moustiques
Parcourant un jardin en orbes fantastiques,
L’astronome renonce à vouloir y voir clair.
Le Seigneur d’Alpha Rhinocerotis
------------------------------
Les planètes d’Alpha Rhinocerotis dansent,
Emportant dans l’éther leurs vivants et leurs morts ;
Par trop simple est la loi qui dirige ces corps,
Le Seigneur de l’étoile est toujours en vacances.
Traité de sybarite, il n’en prend point offense,
Car il sait, dans son coeur, qu’il est un homme fort ;
Il trouve son godet, le remplit jusqu’au bord
Et goûte les bienfaits d’une bonne intendance.
Chaque étoile d’une autre est un peu le portrait,
Avec des matériaux des mêmes lieux extraits,
Avec la nostalgie des premières secondes.
Son trône à ce Seigneur ne sera point ravi,
Chaque matin seront ses désirs assouvis
Sur l’anodine étoile au coeur du vaste monde.