Mon père a fait faire un étang
Mon père a fait faire un étang,
C’est le vent qui va frivolant,
Il est petit, il n’est pas grand,
C’est le vent qui vole, qui frivole,
C’est le vent qui va frivolant.Il est petit, il n’est pas grand,
Trois canards blancs s’y vont baignant.Trois canards blancs s’y vont baignant,
Le fils du roi les va chassant.Le fils du roi les va chassant
Avec un p’tit fusil d’argent.Avec un p’tit fusil d’argent
Tira sur celui de devant.Tira sur celui de devant,
Visa le noir, tua le blanc.Visa le noir, tua le blanc,
Ô fils du roi, qu’tu es méchant.Ô fils du roi qu’tu es méchant,
D’avoir tué mon canard blanc,D’avoir tué mon canard blanc,
Après la plume vint le sang,Après la plume vint le sang,
Après le sang l’or et l’argent.Après le sang l’or et l’argent,
C’est le vent qui va frivolant,
Après le sang, l’or et l’argent,
C’est le vent qui vole, qui frivole,
C’est le vent qui va frivolant.
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Alfred JARRY
Alfred Jarry, né à Laval (Mayenne) le 8 septembre 1873 et mort à Paris le 1er novembre 1907, est un poète, romancier et dramaturge français. Alfred Jarry est le fils d’Anselme Jarry, négociant puis représentant en commerce, et de Caroline Quernest. En 1878, il est inscrit comme élève dans la division des minimes du petit... [Lire la suite]
Ce poème n'est pas de Jarry : c'est une vieille chanson populaire (Recueil de chansons populaires, par E. Rolland, 1883)
Ce poème en enlève la fin :
Après la plume vint le sang.
Après le sang, l'or et l'argent.
Après le sang, l'or et l'argent.
Que ferons-nous de tant d'argent?
Que ferons-nous de tant d'argent?
Nous mettrons nos fill's au couvent
Nous mettrons nos fill's au couvent
Et nos garçons au régiment
Et nos garçons au régiment.
Si nos fill's ne veul' point d' couvent
Si nos fill's ne veul' point d' couvent
Nous la marierons richement.
Je trouve plusieurs références à Jarry, mais cette chanson semble en effet être d'avantage d'origine populaire.
On retrouve en Bretagne une chanson très ressemblante : "Derrière chez nous y'a t'un étang".
Derrière chez nous y'a t'un étang
Dites moi ma brunette
Derrière chez nous y'a t'un étang
Dites moi ma brunette
Dites moi donc ma brunette
Oh dites moi donc oui ou non
Dites moi donc ma brunette
Oh dites moi donc oui ou non
Les canes de mon père vont s'y baignant
Dites moi ma brunette
Les canes de mon père vont s'y baignant
Dites moi ma brunette
Dites moi donc ma brunette
Oh dites moi donc oui ou non
Dites moi donc ma brunette
Oh dites moi donc oui ou non
Le fils du Roi qu'est si méchant
Il a tué mon canard blanc
Il a tiré si fort dedans
Que la plume en volait au vent
Après la plume on voit le sang
Après le sang l'or et l'argent
Que ferons nous de tant d'argent
Nous mettrons nos filles au couvent
Et nos garçons au régiment
Mon père est un orang-outan,
Et moi je suis un canard blanc ;
Tous deux nous avons peur du vent
Du joli vent qui va soufflant.
Le vent vient de Clermont-Ferrand,
Le vent s’en vient de Perpignan ;
Le vent s’en va vers le Soudan,
Le vent va vers le Kurdistan.
J’aimerais être un pélican,
Et mon père un grand cormoran,
Ou l’un et l’autre un fier milan ;
On nous verrait alors planant
Même parmi les ouragans,
Avec nos ailes de Titans !
Mon père est un orang-outan,
Et moi je suis un canard blanc ;
Tous deux nous avons peur du vent
Du joli vent qui va soufflant.
Mon père est un paysan breton
Et moi pour lui un « bon à rien » ;
D’un même front schizoïdien
Au même monde nous butons...
J'ai une amie à Perpignan
Et un oncle à Clermont-Ferrand.
Certains pass’ l'été au Soudant
Et la Noël au Court Distant.
Deux pieds, deux mains, cela fait quatre,
Dix doigts tapotant sur l’ordi,
Qu'y a-t-il encor que j’ai pas dit ?
Je n’ sais pas trop c’ que j’aim’rais être.
Je m'échine à me disparaître,
M'oublier dans le disparâtre.
Voir
https://paysdepoesie.wordpress.com/2013/11/19/mon-pere-est-un-orang-outan/