Mon œil, sur le cadran toujours fixé, calcule…
Mon œil, sur le cadran toujours fixé, calcule
Quand l’heure au pas boiteux qui s’endort en chemin,
Posant son doigt d’acier sur le chiffre romain,
Fera chanter le timbre au cœur de la pendule.Le balancier palpite et l’aiguille circule,
Mais le jour ne vient pas ! — Une invisible main
Arrête le marteau qui sonnera demain ;
Sur sa route d’émail le Temps bronche et recule.Il n’en est pas ainsi quand je suis près de vous :
Je m’assieds à vos pieds, j’embrasse vos genoux,
Je mire mes yeux noirs dans vos blondes prunelles.Votre main sur mon front, vous me dites des mots
Que personne ne sait, pour endormir mes maux ;
— L’heure devient minute et fuit à tire d’ailes !
Poème préféré des membres
Aucun membre n'a ajouté ce poème parmi ses favoris.
Commentaires
Rédiger un commentaire
Théophile GAUTIER
Pierre Jules Théophile Gautier est un poète, romancier, peintre et critique d’art français, né à Tarbes le 30 août 1811 et mort à Neuilly-sur-Seine le 23 octobre 1872 à 61 ans. Né à Tarbes le 30 août 1811, le tout jeune Théophile garde longtemps « le souvenir des montagnes bleues ». Il a trois ans lorsque sa famille... [Lire la suite]
Saint Nicolas sur la route
--------------------------
Saint Nicolas, quand vient son jour béni, calcule
Combien d'enfants il doit rencontrer en chemin ;
Clepsydre, sablier, calendrier romain,
Et le gros agenda, puis, la vieille pendule.
Tout chargé de cadeaux, le gentil saint circule,
Saluant son public avec ses belles mains ;
Car, pour se reposer, ils attendront demain,
L'évêque et l'âne gris qui jamais ne recule.
Heureux si sur sa route il croise Dupanloup,
C'est l'occasion de rire et de boire un bon coup,
Un généreux godet de liqueur de prunelle.
On entend résonner, dans le fond du tripot,
Leur discours babillant de mots épiscopaux,
Félix et Nicolas, à leur mythe fidèles.