Mon cuer, estouppe tes oreilles
Mon cuer, estouppe* tes oreilles
Pour le vent de merencolie !
S’il y entre, ne doubte mye,
Il est dangereux a merveilles.Soit que tu donnes ou tu veilles,
Fais ainsi que dy, je t’en prie ;
Mon cuer, estouppe tes oreilles
Pour le vent de merencolie !Il cause doleurs nompareilles
Dont s’engendre la maladie
Qui n’est pas de legier guerie.
Croy moy, s’a Raison te conseilles,
Mon cuer, estouppe tes oreilles !(*) bouche
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Charles d'ORLEANS
Charles d’Orléans, né à Paris le 24 novembre 1394 et mort à Amboise le 5 janvier 1465, duc d’Orléans, est un prince français, connu surtout pour son œuvre poétique réalisée lors de sa longue captivité anglaise. Il est le fils de Louis Ier, duc d’Orléans, frère du roi de France Charles VI, et de Valentine Visconti... [Lire la suite]
- Ma seule amour...
- Les fourriers d'Eté sont venus
- Yver, vous n'estes qu'un villain
- Que me conseillez-vous, mon coeur ?
- Le temps a laissié son manteau
- En regardant vers le païs de France
- Bien moustrez, Printemps gracieux
- Dieu, qu'il la fait bon regarder
- Ce premier jour du mois de may
- En la forêt de Longue Attente
- Le temps a laissié son manteau (10)
- Les fourriers d'Eté sont venus (8)
- Yver, vous n'estes qu'un villain (7)
- Ma seule amour... (6)
- Dieu, qu'il la fait bon regarder (4)
- En la forêt de Longue Attente (3)
- Que me conseillez-vous, mon coeur ? (2)
- Puis ça, puis la... (2)
- Mon cuer, estouppe tes oreilles (2)
- Je fu en fleur ou temps passé d'enfance (2)
Chronoscopie
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J’aime le sablier, cette pure merveille,
La juste symétrie entre ses deux moitiés
Ainsi que tous ces grains qui tombent sans pitié.
(Mais qui est l’inventeur d’une chose pareille ?)
J’aime le consulter, à l’heure où je m’éveille
Pour soustraire un instant, peut-être, à mon métier ;
Et je laisse passer un sablier entier
Pendant qu’en mon jardin s’activent les abeilles.
J’ai peu d’activité dans mon humble manoir ;
Je ne suis pas pressé d’allumer l’écran noir,
Ni d’apporter du texte à la littérature.
Je ne suis pas astreint au dur travail des champs,
Sans aller au bureau, je touche un peu d’argent ;
Du cercle, ma journée n’est pas la quadrature !
Noir et blanc
Je n’ai pas toujours fait, dans ma vie, des merveilles,
Je ne suis fier de moi qu’à peine à moitié,
Je m’accorde quand même une once de pitié,
Je n’ai pas toujours eu une pensée pareille.
Il a fallut longtemps avant qu’elle s’éveille,
Mais rien est évident, grandir est un métier
Qui doit nous amener à s’accepter entier,
Nous sommes bicolores à l’instar des abeilles.
Mais là où tout est blanc on peut voir tout en noir,
(Dans ce domaine aussi il arrive de choir !),
Ainsi j’ai vu mon goût pour la littérature.
J’ai tenté de la mettre à l’écart de mon champ,
Autant chercher à faire un aimant en argent,
Ou alors d’un cercle, trouver la quadrature !
https://misquette.wordpress.com/2018/05/11/noir-et-blanc/