Poème 'Mon cher désordre' de ATOS

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Mon cher désordre

ATOS

Cesse, veux-tu, de vouloir tout ranger!

Les tiroirs ne sont que pensées closes
Ils ne peuvent se laisser imaginer.
Si l’allée du parc se devine si bien
Sous le duvet des arbres.
C’est que le regard touche et caresse,
L’ombre de l’absence .

Cesse, veux-tu, de vouloir tout balayer!

Le charme se moque bien
De l’ordonnance des choses.
Il laisse aller sa prose,
et offre la chaleur de son ocre
Pour le plaisir de n’être
Que ce qu’il est.

Cesse, veux-tu, de ne jamais rien oublier!

Des souvenirs, Il faut savoir ne garder
Que le parfum de leurs roses.
C’est à leurs épines
Que s’accrochent de sauvages remords,
et s’agrippent les vrilles folles du regret.
Germe alors la haine qui ne cessera jamais te t’affamer.
C’est ainsi que des âmes meurent
emmurées dans leur exacte demeure.

Cesse, veux-tu, de disposer des choses!

Nous ne mettons en scène
Que ce que nous aurions pu être.
En Générale, la condition est trouble fête.
C’est au grand désordre que laisse une réponse
Que l’on reconnaît la force d’une question.

Cesse, veux tu, de te contenter de l’ordre
De toutes choses !

L’éternité est une stèle
Au pied de laquelle nulle fleur n’éclot
La chair est une sève
Qui se doit de nourrir notre temps.

Cesse veux tu, de mettre en lumière,
Un habit qui n’habille que le tourment!.
Pieds nus,
On marche plus humainement.

A ton Insu,
Il se pourrait que certaines choses te surprennent.
Ferme les yeux,
Veux-tu,

Et songe…
Au présent..

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