Minuit Blanc
Dalles au fond des lointains clairs et lacs d’opales,
Pendant les grands hivers, lorsque les nuits sont pâles
Et qu’un autel de froid s’éclaire au choeur des neiges !Le gel se râpe en givre ardent à travers branches,
Le gel ! – et de grandes ailes qui volent blanches
Font d’interminables et suppliants cortèges
Sur fond de ciel, là-bas, où les minuits sont pâles.
Des cris immensément de râle et d’épouvante
Hèlent la peur, et l’ombre, au loin, semble vivante
Et se promène, et se grandit sur ces opales
De grands miroirs. – Oh ! sur ces lacs de minuits pâles,
Cygnes clamant la mort, les êtes-vous, ces âmes,
Qui vont prier en vain les blanches Notre-Dames ?
Poème préféré des membres
Aucun membre n'a ajouté ce poème parmi ses favoris.
Émile VERHAEREN
Émile Adolphe Gustave Verhaeren, né à Saint-Amand dans la province d’Anvers, Belgique, le 21 mai 1855 et mort à Rouen le 27 novembre 1916, est un poète belge flamand, d’expression française. Dans ses poèmes influencés par le symbolisme, où il pratique le vers libre, sa conscience sociale lui fait évoquer les grandes villes... [Lire la suite]
- J'ai cru à tout jamais notre joie engourdie
- Les Vêpres
- Le clair jardin c'est la santé
- Sois-nous propice et consolante encor...
- Les Meules qui Brûlent
- Si d'autres fleurs décorent la maison
- S'il était vrai
- Lorsque s'épand sur notre seuil la neige...
- La glycine est fanée et morte est...
- Que nous sommes encor heureux et fiers de...
Commentaires
Aucun commentaire
Rédiger un commentaire