Midi – I – Midi
À Georges d’Esparbés.
Le firmament luit comme un cimeterre
Et les routes sont pâles comme des mortes.Les Vents – allègres paladins -
Sont partis devers
Les mers ;
Montés sur les éthéréens chevaux
Au fier galop de leurs sonnants sabots
Ils sont partis devers
Les mers.Une paix maléfique plane comme un oiseau
Faisant rêver de mort le plaintif olivier
Et de forfaits le figuier tenace
Dont le fruit mûr se déchire et saigne.Les sources – comme elles sont loin !
Et les Naïades -
Où sont-elles ?Mais voici – joie des yeux -
Près de la roche courroucée
Le petit âne gris
Mangeur de chardons.
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Marie KRYSINSKA
Marie Anastasie Vincentine Krysinska, née à Varsovie le 22 janvier 1845 et morte à Paris le 16 octobre 1908, est une poétesse française. Fille d’un avocat de Varsovie, Marie Krysinska de Lévila vient à Paris étudier au Conservatoire de musique, études qu’elle abandonne bientôt pour s’adonner à la littérature.... [Lire la suite]
Autophage
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Ma propre chair, je la dévore,
Personne d’autre n’en aura.
J’en ai plus qu’il ne m’en faudra,
Je sais gérer cette pléthore.
Diverses saveurs s’élaborent
En ce grand corps robuste et gras ;
Ce gros fruit de chair mûrira,
Lui qui sous le soleil se dore.
Je ne veux pas le partager,
Vraiment, comment l’envisager ?
La fleur pour moi seul est éclose.
Je m’alimente et je grandis ;
Puis je bois, si le coeur m’en dit,
Un litre de sang rouge et rose.