Même féerie
La lune mince verse une lueur sacrée,
Comme une jupe d’un tissu d’argent léger,
Sur les masses de marbre où marche et croit songer
Quelque vierge de perle et de gaze nacrée.Pour les cygnes soyeux qui frôlent les roseaux
De carènes de plume à demi lumineuse,
Sa main cueille et dispense une rose neigeuse
Dont les pétales font des cercles sur les eaux.Délicieux désert, solitude pâmée,
Quand le remous de l’eau par la lune lamée
Compte éternellement ses échos de cristal,Quel coeur pourrait souffrir l’inexorable charme
De la nuit éclatante au firmament fatal,
Sans tirer de soi-même un cri pur comme une arme?
Poème préféré des membres
ecnaida a ajouté ce poème parmi ses favoris.
Commentaires
Rédiger un commentaire
Paul VALÉRY
Ambroise Paul Toussaint Jules Valéry est un écrivain, poète, philosophe et épistémologue français, né à Sète (Hérault) le 30 octobre 1871 et mort à Paris le 20 juillet 1945. Né d’un père d’origine corse et d’une mère génoise, Paul Valéry entame ses études à Sète (alors orthographiée Cette) chez les... [Lire la suite]
Planète Pierdacandra
------------
Les nobles de chez nous sont des vaches sacrées,
Cette réalité surprend les étrangers ;
Mais c’est un simple fait, qu’il n’ont pas à juger,
C’est dans notre culture une coutume ancrée.
La noblesse n’est pas une caste exécrée,
Surtout celle d’ici, laquelle est sans danger ;
Le peuple souverain n’y voudra rien changer,
Toujours très modéré dans les lois qu’il se crée.
Jamais l’égalité ne sera proclamée,
Ni nos âmes jamais ne seront enflammées,
Car la foule, chez nous, ne fait rien de brutal.
Il ne nous convient pas de faire du vacarme,
Ni de revêtir des armures de métal ;
Tous nos affrontements sont des combats sans armes.
Aquaria
------
Dame de la source sacrée,
Tu fais ton oeuvre sans bouger ;
J’entends battre ton coeur léger
Sous ta belle robe échancrée.
L’eau n’est ni salée, ni sucrée,
Le mouton l’aime, et le berger ;
Suivant un parcours inchangé,
Elle reflète une aube ocrée.
La Dame n’est pas affamée
Ni par nul désir enflammée ;
Cet endroit, c’est son lieu natal.
Quand, dans cette vallée de larmes,
Viendra le jugement fatal,
Elle ignorera les alarmes.