Maudit soit mille fois le Borgne de Libye
Maudit soit mille fois le Borgne de Libye,
Qui, le coeur des rochers perçant de part en part,
Des Alpes renversa le naturel rempart,
Pour ouvrir le chemin de France en Italie.Mars n’eût empoisonné d’une éternelle envie
Le coeur de l’Espagnol et du Français soudard,
Et tant de gens de bien ne seraient en hasard
De venir perdre ici et l’honneur et la vie.Le Français corrompu par le vice étranger
Sa langue et son habit n’eût appris à changer,
Il n’eût changé ses moeurs en une autre nature.Il n’eût point éprouvé le mal qui fait peler,
Il n’eût fait de son nom la vérole appeler,
Et n’eût fait si souvent d’un buffle sa monture.
Poème préféré des membres
Aucun membre n'a ajouté ce poème parmi ses favoris.
Commentaires
Rédiger un commentaire
Joachim DU BELLAY
Joachim du Bellay est un poète français né vers 1522 à Liré en Anjou, et mort le 1er janvier 1560 à Paris. Sa rencontre avec Pierre de Ronsard fut à l’origine de la formation de la « Pléiade », groupe de poètes auquel Du Bellay donna son manifeste, « la Défense et illustration de la langue... [Lire la suite]
- Heureux qui, comme Ulysse, a fait un beau...
- Ces cheveux d’or sont les liens Madame
- La nuit m’est courte, et le jour trop me...
- Nouveau venu, qui cherches Rome en Rome
- D'un vanneur de blé aux vents
- Déjà la nuit en son parc amassait
- Ces cheveux d’or, ce front de marbre
- Seigneur, je ne saurais regarder d'un bon...
- France, mère des arts, des armes et des lois
- J'aime la liberté, et languis en service
- Ne pense pas, Bouju, que les nymphes latines
- Que dirons-nous, Melin, de cette cour romaine
- De quelque autre sujet que j'écrive, Jodelle
- Je ne suis pas de ceux qui robent la louange
- Je ne découvre ici les mystères sacrés
- Doulcin, quand quelquefois je vois ces...
- Plus riche assez que ne se montrait celle
- En mille crespillons les cheveux se friser
- Comme un qui veut curer quelque cloaque...
- Si onques de pitié ton âme fut atteinte
- Heureux qui, comme Ulysse, a fait un beau... (14)
- Comme jadis l'ame de l'univers (9)
- Nouveau venu, qui cherches Rome en Rome (7)
- Encore que l'on eût heureusement compris (7)
- Astres cruels, et vous dieux inhumains (7)
- Seigneur, je ne saurais regarder d'un bon... (6)
- Celle qui de son chef les étoiles passait (6)
- C'était ores, c'était qu'à moi je devais... (6)
- Sire, celui qui est a formé toute essence (5)
- Ô beaux cheveux d'argent mignonnement retors (5)
Ambicheval terrestre
------------
-- Compère ambicheval, que fais-tu dans la vie?
-- Je vais et je reviens, j’arrive et je repars ;
J’aime à la fin du jour flâner sous les remparts,
Par nul homme n’étant ma journée asservie.
Souvent chante un oiseau pour mon âme ravie,
Parfois aussi me parle un ivrogne bavard;
Car de tels citoyens hantent les boulevards,
Dont par maints taverniers est la soif assouvie.
Des affaires du temps, rien ne m’est étranger,
Je vois durer le monde et je le vois changer;
Ainsi j’ai découvert les lois de la nature.
L’ivrogne est endormi, l’oiseau s’est envolé,
Je rejoins l’écurie au loin, sans m’affoler ;
Si tu veux chevaucher, cherche une autre monture.
Cornes de buffle
---------------
J’ai deux cornes que l’on m’envie,
Qu’on admire de toute part ;
Munie de ce noble rempart,
Mon âme n’est point asservie.
Mes bufflonnes en sont ravies,
Ayant pour elles des égards ;
Je vois resplendir leur regard,
Montrant leur âme inassouvie.
Ne m’affronte pas, étranger,
Car tu te mettrais en danger ;
Fort belliqueuse est ma nature.
Ne va pas non plus t’affoler,
Avec toi je peux rigoler ;
Je ne manque pas d’ouverture.