Marie, à tous les coups vous me venez reprendre
Marie, à tous les coups vous me venez reprendre
Que je suis trop léger, et me dites toujours,
Quand je vous veux baiser, que j’aille à ma Cassandre,
Et toujours m’appelez inconstant en amours.Je le veux être aussi, les hommes sont bien lourds
Qui n’osent en cent lieux neuve amour entreprendre.
Celui-là qui ne veut qu’à une seule entendre,
N’est pas digne qu’Amour lui fasse de bons tours.Celui qui n’ose faire une amitié nouvelle,
A faute de courage, ou faute de cervelle,
Se défiant de soi, qui ne peut avoir mieux.Les hommes maladifs, ou matés de vieillesse,
Doivent être constants : mais sotte est la jeunesse
Qui n’est point éveillée, et qui n’aime en cent lieux.
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Pierre de RONSARD
Pierre de Ronsard (né en septembre 1524 au manoir de la Possonnière, près du village de Couture-sur-Loir en Vendômois et mort le 28 décembre 1585 au Prieuré de Saint-Cosme en Touraine), est un des poètes français les plus importants du XVIe siècle. « Prince des poètes et poète des princes », Pierre de Ronsard, adepte de... [Lire la suite]
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Vivre dans un jardin de femme polyandre,
Est-ce ma vocation, au temps de mes vieux jours?
Je crois bien discerner quelques arguments «pour»,
Des oiseaux, quelques fleurs, l'arrosoir, l'herbe tendre.
*
Avec mes co-maris, parviendrai-je à m'entendre?
Pourrai-je avec l'un d'eux vivre le grand amour?
Quelqu'un nous verra-t-il, en nos plus fiers atours,
Le dimanche matin à l'église nous rendre?
*
L'idée n'est pas absurde, et la polyandrie
Divisant la faveur d'une douce chérie
A déjà fait la joie de plusieurs Esquimaux.
*
Je note donc cela au titre des possibles,
Cela consolerait mon petit coeur sensible
Si, avec trois messieurs, je partageais mes maux.