Madrigal
Si c’est aimer, Madame, et de jour et de nuit
Rêver, songer, penser le moyen de vous plaire,
Oublier toute chose, et ne vouloir rien faire
Qu’adorer et servir la beauté qui me nuit :Si c’est aimer de suivre un bonheur qui me fuit,
De me perdre moi-même, et d’être solitaire,
Souffrir beaucoup de mal, beaucoup craindre, et me taire
Pleurer, crier merci, et m’en voir éconduit :Si c’est aimer de vivre en vous plus qu’en moi-même,
Cacher d’un front joyeux une langueur extrême,
Sentir au fond de l’âme un combat inégal,
Chaud, froid, comme la fièvre amoureuse me traite :Honteux, parlant à vous, de confesser mon mal !
Si cela c’est aimer, furieux, je vous aime :
Je vous aime, et sais bien que mon mal est fatal :
Le cœur le dit assez, mais la langue est muette.
Poème préféré des membres
Aucun membre n'a ajouté ce poème parmi ses favoris.
Commentaires
Rédiger un commentaire
Pierre de RONSARD
Pierre de Ronsard (né en septembre 1524 au manoir de la Possonnière, près du village de Couture-sur-Loir en Vendômois et mort le 28 décembre 1585 au Prieuré de Saint-Cosme en Touraine), est un des poètes français les plus importants du XVIe siècle. « Prince des poètes et poète des princes », Pierre de Ronsard, adepte de... [Lire la suite]
- Foufroye moy de grace ...
- Ode en dialogue, l'Espérance et Ronsard
- Ode en dialogue des yeux et de son coeur
- Tu te moques, jeune ribaude
- Ô doux parler, dont l'appât doucereux
- Elégie à Janet, peintre du roi
- Le boyteus mari de Vénus ...
- Odelette à sa maistresse
- Ores l'effroi et ores l'espérance
- Autre du même à la même dame
- Quand vous serez bien vieille, au soir, à... (9)
- Je vous envoye un bouquet que ma main (7)
- Bien que les champs, les fleuves et les lieux (6)
- Dans le serein de sa jumelle flamme (6)
- Ny voir flamber au point du jour les roses (6)
- Madrigal (6)
- Je plante en ta faveur cet arbre de Cybèle (6)
- Comme on voit sur la branche au mois de may... (5)
- Ce beau corail, ce marbre qui soupire (4)
- Ange divin, qui mes plaies embaume (4)
(Merci à Louis Aragon pour les rimes).
*************************
Aimer n'est pas un tour de force
Aimer n'est pas si dur qu'on croit
Ce n'est pas un chemin de croix
Ni une épreuve qui vous broie
Ni un parcours vers le divorce
Aimer c'est se livrer sans armes
Aimer c'est choisir son destin
C'est chanter dans le clair matin
Même dans les temps incertains
C'est chanter au travers des larmes
Ne plus aimer c'est déchirure
Et c'est son propre coeur blesser
Et c'est maudire son passé
Et sa propre âme détresser
Moi j'en connais qui en moururent
D'aimer il n'est jamais trop tard
Battent deux coeurs à l'unisson
Et tremblent du même frisson
Et chantent la même chanson
Jouant sur la même guitare
La beauté des mots. L'actualité de cette sorte d'aimer est réelle regardons au fonds de nos petits coeurs. Une chose est sure l'amour est beau.
Bonjour,
Internet regorge de surprise, voilà un poème transformé qui ne respecte plus la métrique de l'auteur....
vers 5 et 9... 13 syllabes, qu'elle bizarrerie !
Un roi cardiophore
-------------------
Il promène son coeur, cet utile support
Sans lequel il n’aurait jamais ce qu’il désire ;
Au fleuve de ses jours son corps est un navire
Dont il aime tracer la route, loin des ports.
Un peu de cargaison larguée par-dessus bord,
Dont il ne se plaint pas, ça pourrait être pire ;
Il peut toucher souvent les objets qui l’attirent,
Il s’est accoutumé aux caprices du sort.
La discipline à bord n’est certes pas rigide,
Le roi sait ce qu’il fait, car le bon sens le guide ;
Et de sa vie passée, il n’a pas à rougir.
À quoi consacre-t-il ses jours, que rien ne gâche ?
À des amusements, à de modestes tâches,
À guetter ce qui passe, ou ce qui peut surgir.
Nef d’or
-----
Ce frêle esquif n’est point un vaisseau de transport,
Tu le gouverneras comme tu le désires ;
Si tu l’abandonnais pour un autre navire,
S’en irait l’équipage aux tavernes du port.
Dans le grand vent d’hiver si tu tires des bords,
Le ciel te donnera le meilleur et le pire ;
Neptune est le gardien de ce liquide empire,
Nous dit Haddock jurant par les mille sabords.
Modeste est le vaisseau, mais sa coque est solide,
L’ondin le reconnaît, la sirène le guide ;
Le vent va s’affaiblir et la mer s’assagir.
À la nuit, tu pourras dormir sous une bâche ;
La sirène et l’ondin suffiront à la tâche,
Ils sauront empêcher les monstres de surgir.
Comment faire le commentaire composé du poème magrigad de Pierre Ronsard