Lydia
(Études latines, XVII)
Lydia, sur tes roses joues,
Et sur ton col frais et plus blanc
Que le lait, coule étincelant
L’or fluide que tu dénoues.Le jour qui luit est le meilleur
Oublions l’éternelle tombe.
Laisse tes baisers de colombe
Chanter sur tes lèvres en fleur.Un lys caché répand sans cesse
Une odeur divine en ton sein :
Les délices, comme un essaim,
Sortent de toi, jeune Déesse !Je t’aime et meurs, ô mes amours !
Mon âme en baisers m’est ravie.
Ô Lydia, rends-moi la vie,
Que je puisse mourir toujours !
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Charles-Marie LECONTE DE LISLE
Charles Marie René Leconte de Lisle, né le 22 octobre 1818 à Saint-Paul dans l’Île Bourbon et mort le 17 juillet 1894 à Voisins, était un poète français. Leconte de Lisle passa son enfance à l’île Bourbon et en Bretagne. En 1845, il se fixa à Paris. Après quelques velléités lors des événements de 1848, il renonça... [Lire la suite]
Le barde embrasse sur la joue
Une muse au visage blanc
Et au sourire étincelant
Qui bien des angoisses dénoue.
Il a connu des jours meilleurs,
Il se rapproche de la tombe ;
L'amour d'une jeune colombe
Est, au jardin, tardive fleur.
Il a dédicacé sans cesse
À cette amante aux jolis seins
Des sonnets qui, comme un essaim,
Volent auprès de sa déesse.
Ètrange chose que l'amour,
Qui au barde a raison ravie,
Mais qui lui conserve la vie
Pour qu'il puisse rimer toujours !