Lutteurs forains
À Hyacinthe Guadet-Azaïs.
Devant la loterie éclatante, où les lots
Sont un sucre de pomme ou quelque étrange vase,
L’illustre Arpin, devant un public en extase,
Manipule des poids de cinquante kilos.Colossal, aux lueurs sanglantes des falots,
Il beugle un boniment et montre avec emphase
Sa nièce, forte fille aux courts jupons de gaze,
Qui doit à bras tendus soulever deux tringlots.A qui pourra tomber, à la lutte à main plate,
Son frère, au caleçon d’argent et d’écarlate,
Qui sur un bout de pain achève un cervelas,Il promet cinq cents francs, chimérique utopie !
– O les athlètes nus sous l’azur clair d’Hellas !
O palme néméenne ! ô laurier d’Olympie !
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François COPPÉE
François Édouard Joachim Coppée, né le 26 janvier 1842 à Paris où il est mort le 23 mai 1908, est un poète, dramaturge et romancier français. Coppée fut le poète populaire et sentimental de Paris et de ses faubourgs, des tableaux de rue intimistes du monde des humbles. Poète du souvenir d’une première rencontre... [Lire la suite]
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Un jour deux judokas ont décidé de prendre
Des leçons d'aïkido, dans le but d'enrichir
Leur science du combat, et puis de l'assouplir,
Et les voici un soir, fort empressés d'apprendre...
Ils étaient en avance, il leur fallait attendre.
Ils se vautrent au sol, et, pour se divertir,
Luttent, roulant, poussant et jouant sans faiblir,
Car dans leur tradition on n'est pas toujours tendre.
Ils prennent du plaisir au familier combat ;
Mais le prof d'aïkido, dans son fier hakama
Trouve qu'en son dojo c'est une salissure.
Il pose la question, sur un ton dépité :
« Messieurs, où avez-vous mis votre dignité ? »
« Maître, dans le vestiaire, ainsi que nos chaussures. »
Lutte presque élégante
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Lutter courtoisement, bonne habitude à prendre,
L’esprit s’en réconforte et peut s’en enrichir ;
Il faut guider le corps et surtout l’assouplir,
Avec de bons copains, c’est un plaisir d’apprendre.
Un peu de gym, d’abord, le matin, sans attendre,
Avant que de manger ni de se divertir ;
Il faut se dépenser, il ne faut pas faiblir,
Sans négliger d’ailleurs la Muse douce et tendre.
L’essentiel, c’est le jeu, ce n’est pas le combat ;
Il ne maîtrise rien, celui qui se débat,
Le calme est souverain, plusieurs penseurs l’assurent.
Ce qui peut blesser l’autre, il te faut l’éviter,
Ta plus noble grandeur est dans ta dignité ;
Tu ne dois pourtant pas craindre les meurtrissures.
Voir aussi
http://paysdepoesie.wordpress.com/?s=lutte+élégante