Poème 'Lorsque tu ne seras, dans quelque humble retraite' de Anna de NOAILLES dans 'Poème de l'amour'

Accueil > Les poètes > Poèmes et biographie de Anna de NOAILLES > Lorsque tu ne seras, dans quelque humble retraite

Lorsque tu ne seras, dans quelque humble retraite

Anna de NOAILLES
Recueil : "Poème de l'amour"

Lorsque tu ne seras, dans quelque humble retraite,
Qu’un homme vieux et fatigué;
Lorsque sera terni le charme que te prête
Ton beau sourire triste et gai;

Quand ton oeil studieux dont la langueur observe,
Et même semble discuter,
N’aura plus sa rêveuse et vigilante verve,
Et son bleu calice éclaté,

Quand nul ne fera plus tinter à ton oreille
L’éloge que tu réclamais,
Songe, ô futur cadavre, éphémère merveille,
Avec quel excès je t’aimais !

Rappelle à ton orgueil, s’il souffre et s’inquiète,
Que c’est moi-même, et non pas toi,
Qui voulus, rapprochant sournoisement nos têtes,
Ce baiser tendre, humide et droit,

Cet unique baiser qui met en équilibre
Deux visages encore errants,
Et qui ne m’a jamais plus permis d’être libre,
En mon cœur vivace et mourant…

Poème préféré des membres

Aucun membre n'a ajouté ce poème parmi ses favoris.

Commentaires

Aucun commentaire

Rédiger un commentaire

© 2024 Un Jour Un Poème - Tous droits réservés
UnJourUnPoeme sur Facebook UnJourUnPoeme sur Twitter RSS