Lorelei
Qui pose, à demi nue,
allongée sur la grève,
et comme revenue
du naufrage d’un rêve ?Sa chevelure rousse
la masque comme au bal.
Ô que cela me pousse
à l’imaginer pâle.Sans doute que sa peau
naquit d’une caresse
et qu’un avant-propos
fit d’elle une déesse.J’ignore à quelle envie
son silence renvoie.
Sera-t-elle ravie
de connaître ma voix ?«Ô toi, que nul n’effleure,
s’il est besoin d’un crime
pour t’enivrer le cœur,
j’en veux être victime.Si ta nuque y consent
puis-je la mordiller,
ou faut-il qu’aucun sang
n’en sorte scintiller ?Et si ton sein frissonne
puis-je l’aimer de près,
ou faut-il que personne
n’en tète le secret ?»N’ayant pas d’autre vœu
que de la réveiller
j’écarte ses cheveux,
jusqu’à déshabillerson pudique portrait :
sa bouche à peine éclose
et ses yeux déjà prêts
à s’ouvrir – et qui l’osent…Ce qui s’ouvre radieux
et enfin me regarde,
ce ne sont plus ses yeux…
mais ceux de la Camarde !… qui pose, à demi nue,
allongée sur la grève,
et comme revenue
du naufrage d’un rêve.À en croire le fleuve
elle jouit de sang-froid,
et si ses yeux m’émeuvent
c’est que j’en suis la proie.
Poème préféré des membres
Aucun membre n'a ajouté ce poème parmi ses favoris.
martineau
Nom : Martineau
Prénom : Philippe
Naissance : 08/04/1957
Présentation : Auteur de recueils (poésie, fable, aphorisme, etc...) au format électronique (PDF, EPUB et KINDLE), disponibles en ligne sur son site Web.
Commentaires
Aucun commentaire
Rédiger un commentaire