Longtemps je n’ai plus appartenu au monde
Longtemps je n’ai plus appartenu au monde.
Un esclave meurt parfois.
On ne meurt pas de liberté.
On meurt de ne pas en connaître.
On ne sait plus ce que doit faire la main.
On ne sait plus ce que doit faire son pas.
La tête, vers quoi doit elle se tourner ?
À quoi peut-elle bien penser ?
A quoi doit-elle songer ?
Dans quels sens doit-on écrire les mots ?
Dans le langage des maîtres ?
… dans le versant de nos colères ?
Comment faire pour qu’ils recouvrent la mémoire,
pour qu’ils commencent leur histoire ?
Un jour, je n’ai appartenu à personne.
C’était avant, je crois,
mais je ne m’en souviens pas.
L’esclave rêve parfois.
On ne meurt pas de liberté,
on meurt de ne pas la protéger.
On ne sait plus que saisir ou frapper
on ne sait que prendre ou jeter
Les yeux, sur qui veulent-ils se refermer ?
Sur quoi doivent -ils encore pleurer ?
Quel instant auront ils la force d’emporter ?
On ne meurt pas de liberté,
on meurt de l’oublier.
Un jour j’ai regardé le monde,
J’ai vu qu’il respirait.
Poème préféré des membres
Bastillac a ajouté ce poème parmi ses favoris.
ATOS
Nom : SHRIQUI GARAIN
Prénom : Astrid
Naissance : non renseigné
Présentation : non renseigné
Commentaires
Aucun commentaire
Rédiger un commentaire