Lettre du Mexique
La Vera-Cruz, 10 février.
« Vous m’avez confié le petit. – Il est mort.
Et plus d’un camarade avec, pauvre cher être.
L’équipage… y en a plus. Il reviendra peut-être
Quelques-uns de nous. – C’est le sort –« Rien n’est beau comme ça – Matelot – pour un homme ;
Tout le monde en voudrait à terre – C’est bien sûr.
Sans le désagrément. Rien que ça : Voyez comme
Déjà l’apprentissage est dur.« Je pleure en marquant ça, moi, vieux Frère-la-côte.
J’aurais donné ma peau joliment sans façon
Pour vous le renvoyer… Moi, ce n’est pas ma faute :
Ce mal-là n’a pas de raison.« La fièvre est ici comme Mars en carême.
Au cimetière on va toucher sa ration.Le zouave a nommé ça – Parisien quand-même –
Le jardin d’acclimatation.« Consolez-vous. Le monde y crève comme mouches.
… J’ai trouvé dans son sac des souvenir de cœur :
Un portrait de fille, et deux petites babouches,
Et : marqué – Cadeau pour ma sœur. –« Il fait dire à maman : qu’il a fait sa prière.
Au père : qu’il serait mieux mort dans un combat.
Deux anges étaient là sur son heure dernière :
Un matelot. Un vieux soldat. »Toulon, 24 mai.
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Tristan CORBIERE
Édouard-Joachim Corbière, dit Tristan Corbière, né le 18 juillet 1845 au manoir de Coat-Congar à Morlaix (Finistère) et mort le 1er mars 1875 à Morlaix, est un poète français. Il est né de l’union d’Édouard Corbière et d’Angélique Aspasie Puyo que 33 ans séparent : à sa naissance, son père est âgé de... [Lire la suite]
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