L’Étrenne du Poète
Pour vous, au jour de l’an, je rêvais quelque étrenne,
Moi, le rêveur obscur, admis à votre cour ;
Un respect prosterné mêlé d’un humble amour,
C’est un mince joyau dans l’écrin d’une reine.Que peut le ver rampant pour l’étoile sereine,
Le caillou pour la perle, et l’ombre pour le jour ?
L’étoile ignore l’homme, et, de son bleu séjour,
Le soleil ne voit pas la terre qu’il entraîne !Mais vous, dont la douceur attendrit la beauté,
Parfois de cet Olympe où trône la déesse
Vous abaissez sur nous un regard de bonté.Et vous respirerez, indulgente princesse,
Ce pauvre grain de nard, mon unique trésor,
Que font brûler mes vers, comme un encensoir d’or.1er janvier 1868.
Poème préféré des membres
Aucun membre n'a ajouté ce poème parmi ses favoris.
Commentaires
Rédiger un commentaire
Théophile GAUTIER
Pierre Jules Théophile Gautier est un poète, romancier, peintre et critique d’art français, né à Tarbes le 30 août 1811 et mort à Neuilly-sur-Seine le 23 octobre 1872 à 61 ans. Né à Tarbes le 30 août 1811, le tout jeune Théophile garde longtemps « le souvenir des montagnes bleues ». Il a trois ans lorsque sa famille... [Lire la suite]
- J'ai laissé de mon sein de neige
- À Claudius Popelin (Sonnet II)
- Les Deux Âges
- La Mort dans la vie - Chapitre 5
- Albertus, 13 - CXXI à CXXII
- Montée sur le Brocken
- Oui, Forster, j'admirais ton oreille...
- En allant à la Chartreuse de Miraflorès
- La Mort dans la vie - Chapitre 8
- Vous ne connaissez pas les molles...
Ce poème est d'une tel beauté que je me suis jurer que le jour ou un homme m'en écrive un semblable je l'aimerais jusqu'à ma mort
Mon amour s'est affamé
Avant ses vers enflammés-
(je me suis jurée jeune fille
d'aimer avant de parjurer )
Reptile admiratif
----------
Le serpent voit la femme et croit voir une reine,
Il se transforme alors en bouffon de la Cour ;
Il déclame des vers ainsi qu’un troubadour,
Il chante des refrains que les démons reprennent.
Devant ces clowneries, Eve reste sereine,
Mais ce vert soupirant lui paraît un peu lourd ;
Le jardin, par ailleurs, est un plaisant séjour,
C’est un terrain de jeux, ce n’est pas une arène.
La pomme sur son arbre est de toute beauté,
L’autre dit « Mange-la, tu deviendras déesse,
Ce qui pour toi serait un sort bien mérité. »
Eve ne répond rien, réticente princesse,
Il est vrai que le fruit pourrait être un trésor,
Mais il pourrait aussi être porteur de mort.