Poème 'Les Yeux gris' de Renée VIVIEN dans 'Études et préludes'

Les Yeux gris

Renée VIVIEN
Recueil : "Études et préludes"

Le charme de tes yeux sans couleur ni lumière
Me prend étrangement ; il se fait triste et tard,
Et, perdu sous le pli de ta pâle paupière,
Dans l’ombre de tes cils sommeille ton regard.

J’interroge longtemps tes stagnantes prunelles.
Elles ont le néant du soir et de l’hiver
Et des tombeaux : j’y vois les limbes éternelles,
L’infini lamentable et terne de la mer.

Rien ne survit en toi, pas même un rêve tendre.
Tout s’éteint dans tes yeux sans âme et sans reflet,
Comme dans un foyer de silence et de cendre…
Et l’heure est monotone ainsi qu’un chapelet.

Parmi l’accablement du morne paysage,
Un froid mépris me prend des vivants et des forts…
J’ai trouvé dans tes yeux la paix sinistre et sage
Et la mort qu’on respire à rêver près des morts.

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Commentaires

  1. La coupe de Bacchus
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    La coupe de Bacchus est en pleine lumière ;
    Il la remplit souvent, il boit quand il est tard,
    Nulle envie de dormir ne charge sa paupière,
    Et en peu d’occasions sommeille son regard.

    Il a tantôt du vin, et tantôt de la bière
    Dans les étés flambants, dans les hivers blafards,
    Il boit en évoquant l’humanité première
    Qui ne comportait presque aucun pilier de bar.

    Il adore la vigne et son feuillage tendre.
    Il aime le marron qu’on chauffe sous la cendre
    Et le fromage aussi, dont le parfum est fort.

    Contemplant les reflets du charmant paysage,
    Il rit de tous les plis de son rouge visage ;
    Il fait partie des dieux qui attendent leur mort.

  2. .
    La coupe de Bacchus

    Le thème de ce poème est bien traité , mais avec quatre fautes de prosodie ( ca m'énerve de voir ca !) je lui met la note de zéro sur vingt !

  3. Il s'agirait plutôt de quatre diérèses.

  4. Quatre diérèses non respectées, c'est-à-dire quatre synérèses.

    On peut voir ça comme des fautes, mais Ronsard ne crache pas dessus.

  5. Oiseau de la grisaille
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    Cet oiseau gris n’est pas un chercheur de lumière,
    Il aime la pénombre, il sort quand il est tard ;
    Nous admirons pourtant le bleu de ses paupières,
    Cela rend caressants ses paisibles regards.

    Il boit de la rosée, il n’aime pas la bière,
    Il la trouve vulgaire, il la laisse aux renards ;
    Il marivaude un peu, son coeur n’est pas de pierre,
    Il récite des vers aux serveuses de bar.

    Il se met à chanter quand elles se font tendres,
    Revigorant un feu qui couvait sous la cendre ;
    Cupidon peut alors le vaincre sans effort.

    Voir un pareil oiseau, c’est un très bon présage,
    Vieux poète, tu dois lui faire bon visage,
    Surtout quand il se tait, car son silence est d’or.

  6. Grey bird
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    Ailes de grisaille,
    Rarement daignant s'ouvrir,
    L'arthrose est pénible.

  7. Manoir gris
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    Gris sont les murs dans la grise lumière,
    Vivent ici des chevaliers ringards ;
    Aux alentours sont de pauvres chaumières,
    Elles n’ont rien qui charme nos regards.

    Cher est le vin, donc ils ont de la bière,
    Ayez pitié de ces pauvres soiffards !
    Le souvenir de leurs errances fières
    A fini par leur donner le cafard.

    Où est le temps des aventures tendres ?
    Flammes d’antan, dont il reste la cendre,
    L’amour s’absente, et le grand Pan est mort.

    Le ciel est noir, morne le paysage,
    Le désespoir envahit leurs visages ;
    Mais la cervoise a quelques reflets d’or.

  8. Ours gris
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    J’habite un monde sans lumière,
    Car je ne suis qu’un ours ringard ;
    Froide et modeste est ma tanière,
    Pas même digne d’un regard.

    Moi qui suis couleur de poussière,
    Mes copains m’appellent « Tocard ».
    Leur attitude est bien grossière,
    Ils veulent me mettre à l’écart.

    Quand donc verrai-je une ourse tendre
    Avec qui je pourrais m’entendre ?
    Sans doute pas avant ma mort.

    Rien de beau dans le paysage,
    Le deuil se lit sur mon visage ;
    Je remplis mon verre, à ras bord.

  9. * * *
    ---

    Une ration d'ours
    Qui sort de l'hibernation,
    C'est assez costaud.

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