Les volets, les rideaux, les portes
Éros— Les volets, les rideaux, les portes
Ont protégé notre bonheur;
Mais, ô mon amie, ô ma morte,
Toi qui meurs, qui vis et remeurs,
En ce moment où monte à peine
Ta lasse respiration,
Que fais-tu de ta passion?
Quel est ton plaisir ou ta peine?Écho— Ne demande rien, mon amour;
Ne bouge pas, reste en ta place;
Que ta suave odeur tenace
M’ombrage de son net contour.
Je ne pense à rien, je suis telle
Que quelque mourante immortelle
Qui sent en son cœur tournoyer
Les flèches qui l’ont abattue,
Et sans pouvoir tuer la tuent.
— Dans cette ivresse de souffrir
Avec complaisance, ô prodige!
J’observe aux confins du vertige
La stupeur de ne pas mourir…
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