Poème 'Les sauterelles' de ATOS

Les sauterelles

ATOS

C’était la halle des dépravés
C’était le bal des insensés
Des odieux et des méchants.
De leur nez en ligne blanche,
A leurs semelles rouge sang,
En dentelles et en taffetas
Un manège made in china.
Des baltringues en galuchat
Des racornis et des jaunis
Des peine à jouir de l’autrui.
Ils s’admiraient,
Et se poudraient
Se paluchaient,
Se pourléchaient.

A bien y voir
Des choses très étranges.
Des créatures du vide et de l’ennui.

Que restent ils de leurs orgies?
De leur rires en céramique
De leur pacte de maudits?
De leur bestiale compagnie?
Un petit nuage de cendres
Des chiffres en confettis
Mannequins désarticulés
Borgnes néons , vitres brisées,
Atelier au ventre vide
Métiers perdus à jamais,
Des vies à la vitrine de la honte.
Des grilles qui prennent le temps de rouiller.
Une ville aux paupières baissées,
Des pieds qui traînent sur le carreau.

Cloportes et cancrelats
Se sont nourris
Un repère d’anthropophages.
Une vraie curée,
Un vrai taudis.

Des choses bien étranges…
Des créatures du vide et de l’ennui.

Ils sont passés,
Ils ont détruits.

On a compris.
Et on survit.

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