Poème 'Les oiseaux déguisés' de Louis ARAGON dans 'Les Adieux et autres poèmes'

Les oiseaux déguisés

Louis ARAGON
Recueil : "Les Adieux et autres poèmes"

Tous ceux qui parlent des merveilles
Leurs fables cachent des sanglots
Et les couleurs de leur oreille
Toujours à des plaintes pareilles
Donnent leurs larmes pour de l’eau

Le peintre assis devant sa toile
A-t-il jamais peint ce qu’il voit
Ce qu’il voit son histoire voile
Et ses ténèbres sont étoiles
Comme chanter change la voix

Ses secrets partout qu’il expose
Ce sont des oiseaux déguisés
Son regard embellit les choses
Et les gens prennent pour des roses
La douleur dont il est brisé

Ma vie au loin mon étrangère
Ce que je fus je l’ai quitté
Et les teintes d’aimer changèrent
Comme roussit dans les fougères
Le songe d’une nuit d’été

Automne automne long automne
Comme le cri du vitrier
De rue en rue et je chantonne
Un air dont lentement s’étonne
Celui qui ne sait plus prier

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ecnaida, JuCharline83 et nellia24 ont ajouté ce poème parmi leurs favoris.

Commentaires

  1. C’est de ressentir des merveilles
    Qui fit notre commun sanglot
    Le téléphone à mon oreille
    Portait ta voix jamais pareille
    Toujours fraîche comme de l’eau

    Et nos échanges sur la toile
    Tels que rarement on en voit
    Poésie déployant sa voile
    Neurones changés en étoiles
    En te lisant j’étais sans voix

    Quelques secrets ici j’expose
    Je ne sais pas me déguiser
    Je dis comment je sens les choses
    Si mes amours ne sont pas roses
    Mon coeur dans la joie fut brisé
    Ma muse jamais étrangère
    Puisqu’il a fallu se quitter
    Qu’en cendre nos feux se changèrent
    Je marcherai par les fougères
    Rêvant de toi jusqu’à l’été

    Rêvant de toi jusqu’à l’automne
    Sans demander au vitrier
    De changer ce coeur qui chantonne
    Douleur dont la douceur m’étonne
    Comme en allant jadis prier

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