Les mois – Avril
Lorsqu’un homme n’a pas d’amour,
Rien du printemps ne l’intéresse ;
Il voit même sans allégresse,
Hirondelles, votre retour ;Et, devant vos troupes légères
Qui traversent le ciel du soir,
Il songe que d’aucun espoir
Vous n’êtes pour lui messagères.Chez moi ce spleen a trop duré,
Et quand je voyais dans les nues
Les hirondelles revenues,
Chaque printemps, j’ai bien pleuré.Mais depuis que toute ma vie
A subi ton charme subtil,
Mignonne, aux promesses d’Avril
Je m’abandonne et me confie.Depuis qu’un regard bien-aimé
A fait refleurir tout mon être,
Je vous attends à ma fenêtre,
Chères voyageuses de Mai.Venez, venez vite, hirondelles,
Repeupler l’azur calme et doux,
Car mon désir qui va vers vous
S’accuse de n’avoir pas d’ailes.
Poème préféré des membres
JuCharline83 a ajouté ce poème parmi ses favoris.
Commentaires
Rédiger un commentaire
François COPPÉE
François Édouard Joachim Coppée, né le 26 janvier 1842 à Paris où il est mort le 23 mai 1908, est un poète, dramaturge et romancier français. Coppée fut le poète populaire et sentimental de Paris et de ses faubourgs, des tableaux de rue intimistes du monde des humbles. Poète du souvenir d’une première rencontre... [Lire la suite]
- Récits épiques - La Réponse de la Terre
- Sept ballades de bonne foi - Ballade du...
- À Brizeux
- Chant de Guerre Ciracassien
- Récits épiques - Blasphème et Prière
- Préface d'un livre patriotique
- Sept ballades de bonne foi - Ballade du...
- À l'Empereur Frédéric III
- Jeunes filles - Souvenir du Danemark
- Au fond je suis resté naïf, et mon...
Un poète aimant le printemps
En admire les paysages ;
Il admire aussi les visages
Des demoiselles de vingt ans.
Il entend leurs phrases légères
Qui s'échangent dans le métro ;
Il songe que c'est presque trop
D'honneur, de telles messagères
Plus fines que des hirondelles,
Tenant d'insignifiants propos
Face aux voyageurs en troupeau
Qui sont leurs auditeurs fidèles.