Les joues d’Amaranthe
Des roses et des lys filles et soeurs jumelles,
Qui sous un lait caillé doucement tremblotez,
Joues où l’amour joue en toutes privautés,
Et bâtit aux souris des demeures nouvelles,Lors que vous rougissez, que vos roses sont belles,
Quand l’épine d’honneur veut armer vos beautés,
Le satin de vos lys montrant vos chastetés,
Donne aux amants la peur, et l’amour aux rebelles.Petits creux, magasins et d’amours et d’appas,
La petite rondeur que vous avez en bas,
Fait que je vous compare aux pommes d’Atalante.S’il faut pour ce beau fruit mourir, ou bien courir,
Ma course est inégale : il me faut donc mourir,
Si vous ne me donnez vos pommes, Amaranthe.
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Pierre de MARBEUF
Pierre de Marbeuf (1596-1645) est un poète baroque français du XVIIe siècle. Né à Sahurs, il fait ses études au collège de La Flèche et vit à Paris de 1619 à 1623. Il étudie le droit en compagnie de Descartes. Auteur de sonnets baroques et du « Recueil de vers » (publié à Rouen en 1628), il met en... [Lire la suite]
Dame des friandises
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Elle n’imite point la muse, sa jumelle,
Qui la rime en son coeur souvent fait mijoter ;
Elle n’est pas non plus dame des privautés,
Mais comble d’aliments les fringales nouvelles.
Dans son vaste plateau, que les douceurs sont belles!
Mais ce que nous mangeons, ce n’est pas leur beauté,
C’est plutôt leur douceur qu’on aime grignoter :
À nulle sucrerie notre coeur n’est rebelle.
Petits creux, grandes faims, on n’y résiste pas,
On prend le chocolat dans le placard du bas
Ou l’on ferme ses dents sur le pomme croquante ;
On peut manger de trop, c’est un risque à courir,
Mais consommer trop peu, ce n’est pas se nourrir,
Jamais sobriété ne fut chose marrante.
Troisième vers du deuxième quatrain
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C'est leur suavité qu'on aime grignoter