Les hiboux
Sous les ifs noirs qui les abritent,
Les hiboux se tiennent rangés,
Ainsi que des dieux étrangers,
Dardant leur oeil rouge. Ils méditent.Sans remuer ils se tiendront
Jusqu’à l’heure mélancolique
Où, poussant le soleil oblique,
Les ténèbres s’établiront.Leur attitude au sage enseigne
Qu’il faut en ce monde qu’il craigne
Le tumulte et le mouvement,L’homme ivre d’une ombre qui passe
Porte toujours le châtiment
D’avoir voulu changer de place.
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Charles BAUDELAIRE
Charles Pierre Baudelaire est un poète français, né à Paris le 9 avril 1821 et mort le 31 août 1867 à Paris. Il est l’un des poètes les plus célèbres du XIXe siècle : en incluant la modernité comme motif poétique, il a rompu avec l’esthétique classique ; il est aussi celui qui a popularisé le poème en... [Lire la suite]
29-12-2012 pour J. N.
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Des pages d'un livre il s'abrite
Dans son bureau si bien rangé.
Le reste lui est étranger :
Il lit, il écrit, il médite.
*
Ceux qui un beau jour détiendront
Tous ses écrits mélancoliques
Y trouveront un sens oblique
Qu'à grand-peine ils établiront.
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Il n'est pas de ceux qui enseignent,
Encore moins de ceux qui craignent.
Il vit presque sans mouvement,
*
Ce penseur, nuage qui passe,
Récompense ni châtiment
En son coeur ne trouvent de place.
*
Voir
https://paysdepoesie.wordpress.com/2013/08/13/baudelaire-voit-un-ermite/