Les Granges
S’élargissaient, là-bas, les granges recouvertes,
Aux murs, d’épais crépis et de blancs badigeons,
Au faîte, d’un manteau de pailles et de joncs,
Où mordaient par endroits les dents des mousses vertes.De vieux ceps tortueux les ascendaient, alertes,
Luttant d’assauts avec les lierres sauvageons,
Et deux meules flanquaient, ainsi que deux donjons,
Les portes qui bâillaient sur les champs, large-ouvertes.Et par elles, sortait le ronron des moulins,
Rompu par les fléaux frappant l’aire à coups pleins,
Comme un pas de soldats qu’un tambour accompagne ;On eût dit que le coeur de la ferme battait,
Dans ce bruit régulier qui baissait et montait,
Et le soir, comme un chant, endormait la campagne.
Poème préféré des membres
Aucun membre n'a ajouté ce poème parmi ses favoris.
Émile VERHAEREN
Émile Adolphe Gustave Verhaeren, né à Saint-Amand dans la province d’Anvers, Belgique, le 21 mai 1855 et mort à Rouen le 27 novembre 1916, est un poète belge flamand, d’expression française. Dans ses poèmes influencés par le symbolisme, où il pratique le vers libre, sa conscience sociale lui fait évoquer les grandes villes... [Lire la suite]
- J'ai cru à tout jamais notre joie engourdie
- Les Vêpres
- Le clair jardin c'est la santé
- Sois-nous propice et consolante encor...
- Les Meules qui Brûlent
- Si d'autres fleurs décorent la maison
- S'il était vrai
- Lorsque s'épand sur notre seuil la neige...
- La glycine est fanée et morte est...
- Que nous sommes encor heureux et fiers de...
Commentaires
Aucun commentaire
Rédiger un commentaire